Accords d’Abraham: l’ambassadeur israélien à Washington cite le Liban et la Syrie… avant l’Arabie saoudite
L’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter, s’adresse aux médias sur les lieux de la fusillade survenue devant le Lillian and Albert Small Capital Jewish Museum, le 22 mai 2025 à Washington. ©Tasos Katopodis/Getty Images/AFP (Photo de TASOS KATOPODIS)

Alors que l’Arabie saoudite est souvent citée comme le prochain pays à rejoindre les accords d’Abraham, une déclaration du diplomate israélien Yechiel Leiter vient bousculer les prévisions. Dans un entretien accordé à Marissa Streit, la PDG de la plateforme américaine PragerU, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis évoque ouvertement la possibilité que le Liban et la Syrie rejoignent l’accord de normalisation avant Riyad. Ses propos ont été repris par plusieurs médias, dont The Jerusalem Post, Caliber.az, ainsi que par des titres libanais comme Al-Markaziya, citant An-Nahar.

Pour Leiter, le contexte régional n’est plus le même. Il estime que les freins qui bloquaient certains rapprochements ont disparu. «Il n’y a désormais aucun obstacle à la conclusion d’un accord avec la Syrie et le Liban», a-t-il déclaré. «Nous avons profondément transformé le modèle politique dans cette zone».

Concernant le Liban, il parle d’une opportunité, à condition que le pays entame une sortie de crise. Et pour lui, cela passe d’abord par le désarmement du Hezbollah. «Tant que le Liban progresse dans cette direction, nous nous rapprochons d’un accord et d’une forme de paix», avance-t-il. Il évoque aussi un cessez-le-feu évolutif, lié à ce qu’il appelle des «résultats concrets».

Pour la Syrie, le discours est similaire. L’ambassadeur considère que la levée des sanctions américaines ne devrait dépendre que d’actes visibles: la fin des groupes djihadistes, l’interdiction d’organisations comme le Hamas et le Hezbollah, et une meilleure protection des minorités, notamment les druzes et les alaouites. Il insiste aussi sur la nécessité d’observer les premiers gestes d’Ahmad el-Chareh, le nouveau président syrien, qui a succédé à Bachar el-Assad.

L’interview revient également sur l’échec des discussions avec Riyad, il y a cinq ans. Selon Leiter, si Donald Trump avait été réélu en 2020, un accord aurait pu voir le jour. «L’Arabie saoudite n’était pas loin de conclure dès 2019», affirme-t-il. Il assure néanmoins que le dialogue entre les deux pays n’a pas cessé, même avec la guerre en cours entre Israël et le Hamas.

Ces déclarations s’ajoutent à une série d’annonces récentes autour des accords d’Abraham, signés en 2020 avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Jusqu’ici, aucun haut responsable israélien n’avait inclus aussi clairement le Liban et la Syrie dans ce processus. Deux pays toujours officiellement en guerre avec Israël.

Beyrouth et Damas n’ont pas réagi pour l’instant. Mais le contexte régional est connu pour être instable et imprévisible. Ces déclarations pourraient alors interroger sur les nouvelles priorités diplomatiques et sur la manière dont certaines lignes semblent peu à peu se redessiner.

Commentaires
  • Aucun commentaire