Trump s’en prend à Poutine et Zelensky : entre colère et diplomatie fragile
©Ici Beyrouth

Face à l’intensification des frappes russes en Ukraine ce week-end, Donald Trump a fait part de son exaspération croissante à l’égard de Vladimir Poutine, tout en adressant des reproches acerbes à Volodymyr Zelensky. Dans un message publié dimanche soir sur X, le président américain a dénoncé un tournant inquiétant de son homologue russe : «Quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement FOU!»

Trump, qui se targue depuis des années d’entretenir de « très bonnes relations » avec Poutine, affirme désormais que le président russe est animé par une volonté d’annexer l’ensemble de l’Ukraine, ce qui, selon lui, mènerait à « la chute de la Russie ». Il ajoute : « Il tue inutilement beaucoup de gens, et je ne parle pas seulement de soldats. Des missiles et des drones sont envoyés sur des villes, sans aucune raison. »

Cette sortie intervient alors que la Russie a mené son raid aérien le plus massif depuis le début de la guerre, avec près de 300 drones et 70 missiles lancés en l’espace de 48 heures, causant la mort d’au moins 12 civils, dont plusieurs enfants.

Le président américain avait précisé, dimanche, devant un parterre de journalistes, qu’il était «très surpris» que son homologue russe ait intensifié sa campagne militaire en Ukraine malgré les efforts diplomatiques de Trump.

Des négociations fragiles en toile de fond

Malgré cette tension verbale, Trump jouait encore la carte du médiateur. La semaine dernière, il avait eu un échange téléphonique avec Poutine. Les deux hommes avaient discuté d’une éventuelle trêve et d’une poursuite des échanges de prisonniers entre Moscou et Kyiv. Une opération d’envergure a d’ailleurs eu lieu ce week-end, avec plus d’un millier de détenus libérés de chaque côté, civils et militaires confondus.

Ce geste diplomatique, orchestré avec l’appui de la Turquie, devait marquer un pas vers la désescalade. Mais les frappes meurtrières qui ont suivi jettent un sérieux doute sur la sincérité des intentions du Kremlin.

Zelensky sous le feu des critiques

Trump n’a pas épargné non plus le président ukrainien, estimant que Zelensky « ne rend pas service à son pays en parlant comme il le fait ». Il lui reproche d’envenimer la situation par ses déclarations et l’appelle à changer de ton.

Ces propos font suite à la réaction de Zelensky, qui, dimanche matin, a vivement critiqué l’attentisme américain face à l’intensification des frappes russes en Ukraine. Il a réagi après une attaque aérienne massive, la plus importante depuis le début de l’invasion il y a trois ans. Pour la deuxième nuit consécutive, des vagues de drones et de missiles balistiques ont frappé plusieurs régions, faisant au moins 12 morts, dont trois enfants.

Les autorités ukrainiennes ont confirmé que la Russie avait lancé 298 drones et 69 missiles à travers le pays, dans une série de salves coordonnées.

Pour le président ukrainien, ces bombardements constituent autant de raisons supplémentaires d’imposer de nouvelles sanctions contre Moscou. Mais Trump reste assez dilatoire quant à toute action concrète, répondant seulement « absolument » lorsqu’un journaliste l’interroge sur la possibilité de durcir les sanctions américaines.

L’illusion d’un contrôle

En pleine campagne présidentielle, Trump avait affirmé qu’il aurait pu «mettre fin à la guerre en 24 heures» s’il avait été à la tête du pays en 2022. Depuis son élection, il se présente comme le seul capable de dialoguer avec les deux parties, fort de sa relation personnelle avec Poutine. Pourtant, les dernières attaques démontrent la difficulté, voire l’impossibilité, de contenir le président russe par de simples relations personnelles.

Du côté européen, les appels à une réaction internationale plus ferme se multiplient. La cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a exhorté à accentuer la pression sur Moscou, dénonçant une volonté manifeste d’anéantir l’Ukraine. Berlin, de son côté, a évoqué de nouvelles sanctions en préparation.

Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, les équilibres diplomatiques restent précaires. Trump tente de préserver son image de faiseur de paix mais ses critiques virulentes envers les dirigeants des deux camps poussent à se questionner sur l’avenir de l’issue diplomatique de cette guerre si le président américain décide de jeter l’éponge.

 

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