Salman Rushdie «satisfait» de la peine maximale infligée à son agresseur
Salman Rushdie et Rachel Eliza Griffiths assistent au gala Literati Turn Out for Authors Guild Foundation au Gotham Hall le 07 avril 2025 à New York. ©Roy Rochlin / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

L’auteur américano-britannique, symbole de la liberté d'expression, Salman Rushdie s’est dit «satisfait» de la peine maximale infligée à Hadi Matar, qui l’avait poignardé en 2022 lors d’une conférence. Condamné à 25 ans, son agresseur n’avait lu que 2 pages des Versets sataniques, selon ses propres dires.

L'écrivain Salman Rushdie s'est dit lundi «satisfait» de la condamnation par la justice américaine à 25 ans de prison, la peine maximale, de Hadi Matar, qui l'a agressé au couteau en 2022 lors d'une conférence.

«Je suis satisfait qu'il ait obtenu la peine maximale et j'espère qu'il l'utilisera pour réfléchir à ses actes», a dit sur la BBC l'écrivain américano-britannique de 77 ans, d'origine indienne, qui est un symbole de la liberté d'expression.

Hadi Matar a été condamné le 16 mai à 25 ans de réclusion, après avoir été reconnu coupable de tentative de meurtre et d'agression.

Le 12 août 2022, il avait lardé de coups de couteau l'auteur des Versets sataniques, ouvrage qui avait valu en 1989 à Salman Rushdie une condamnation à mort par l'Iran, qui le jugeait blasphématoire.

L'écrivain a perdu l'usage de son œil droit dans cette attaque, sa pomme d'Adam a été lacérée, son foie et son intestin grêle percés, et de graves lésions nerveuses au bras l'ont laissé paralysé d'une main.

L'agression s'était produite devant près d'un millier de personnes lors d'une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans une paisible région frontalière du Canada. L'auteur avait été sauvé par des spectateurs.

Salman Rushdie a fait le récit de cette agression dans un livre, Le couteau. Il y a imaginé une conversation avec Hadi Matar.

«Si je devais le rencontrer réellement, (...) je n'obtiendrais pas grand-chose de lui», a dit Salman Rushdie sur la BBC. «Je doute qu'il m'ouvre son cœur».

«Donc je me suis dit que je pourrais l'ouvrir moi-même: je le ferais probablement mieux qu'une vraie conversation», a déclaré l'auteur.

Hadi Matar n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l'ayatollah Khomeini, à l'époque le dirigeant de la République islamique d'Iran. Il a en revanche déclaré à la presse qu'il n'avait lu que deux pages des Versets sataniques, mais a expliqué qu'il reprochait à l'écrivain d'avoir «attaqué l'islam».

Avec AFP

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