Spotify défend l’IA comme levier de créativité et non comme une menace pour les artistes
Daniel Ek, cofondateur et PDG de Spotify, prend la parole lors de la journée des créateurs « Now Playing » organisée par Spotify sur son campus de Los Angeles, le 13 novembre 2024, à Los Angeles, en Californie. ©Presley Ann / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le cofondateur et PDG du géant des plateformes audio Spotify, Daniel Ek, se veut rassurant face à l’essor de l’intelligence artificielle. Lors d'une présentation organisée au siège de la société à Stockholm, il s’est dit «enthousiaste» face aux nouvelles possibilités créatives offertes par l’IA qui, selon lui, vont transformer et démocratiser la musique, sans faire disparaître les artistes.

L'intelligence artificielle (IA) va encourager davantage de personnes à créer de la musique et ne constitue pas une menace pour l'industrie musicale, estime le fondateur et directeur général du géant des plateformes audio Spotify.

Les artistes qui utilisent des outils d'apprentissage automatique ("machine learning") pour produire de la musique suscitent des interrogations quant à la possibilité que la musique générée par l'IA remplace un jour les artistes humains.

«Je suis plutôt optimiste et très enthousiaste, car nous n'en sommes qu'au début de la compréhension de cet avenir de la créativité», a déclaré Daniel Ek aux journalistes lors d'une présentation organisée cette semaine au siège de la société à Stockholm.

Le journal suédois Dagens Nyheter et un livre récent, Mood Machine, ont accusé Spotify d'avoir chargé une poignée de producteurs de créer des milliers de chansons sous de faux profils d'IA, que la société aurait poussés sur les listes de lecture — permettant à Spotify d'économiser de l'argent en évinçant les vrais artistes et leurs redevances plus élevées.

Spotify a démenti ces allégations.

«Nous voulons que les vrais humains réussissent en tant qu'artistes et créateurs, mais qu'en est-il de la créativité à l'avenir avec l'IA? Je n'en sais rien. Qu'est-ce que la musique?», a déclaré Ek.

Il a rappelé que la musique électronique et la culture des DJ, et avant cela, le hip-hop, n'étaient initialement pas considérés comme de la «vraie musique».

Notant que Mozart devait composer des symphonies entières dans sa tête, Ek relève que «maintenant, n'importe lequel d'entre nous peut probablement créer un rythme en cinq ou dix minutes».

«Les outils dont nous disposons aujourd'hui sont tout simplement stupéfiants», selon lui.

«Bien sûr, il existe des applications potentiellement très effrayantes pour l'IA, mais ce qui me semble le plus intéressant, c'est que les possibilités de création que les créateurs auront à leur disposition au bout des doigts seront insensées», a-t-il ajouté.

«Les barrières à la création sont de plus en plus basses. De plus en plus de gens vont créer», a-t-il ajouté. M. Ek a déclaré qu'il considérait le développement de l'IA dans l'industrie musicale «bien plus comme une évolution que comme une révolution».

Spotify comptait 678 millions d'utilisateurs actifs à la fin du mois de mars, dont 268 millions d'abonnés payants.

Le géant suédois, qui a engrangé son premier bénéfice net annuel en 2024, compte désormais 100 millions d'abonnés payants rien qu'en Europe, et espère un jour compter un milliard d'utilisateurs payants dans le monde entier, a dit son fondateur.

«Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute sur le fait que le potentiel de Spotify est d'atteindre un jour plus d'un milliard d'abonnés payants», a-t-il ajouté.

Avec AFP

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