La Syrie a saisi toutes les usines de captagon, selon son ministre de l'Intérieur
Des membres des forces de sécurité des nouvelles autorités syriennes vident des sacs de Captagon dans un fossé pour les brûler dans un champ près du Bureau de Sécurité de la Quatrième Division, en périphérie de Damas, le 19 janvier 2025. ©Bakr Alkasem / AFP

Le ministre syrien de l'Intérieur a annoncé mercredi que les autorités étaient parvenues à saisir au cours des derniers mois toutes les usines produisant du captagon dans le pays, un stimulant illégal de type amphétamine qui constituait la principale exportation du pouvoir précédent.

«Nous avons réussi à stopper la fabrication de cette drogue et à saisir tout le matériel et toutes les usines qui produisaient» le captagon, a déclaré Anas Khattab lors d'un entretien avec la chaîne officielle Al-Ikhbariya.

«Nous pouvons dire qu'il n'existe plus aucune usine produisant actuellement du captagon en Syrie», a-t-il ajouté.

Il a précisé que la plupart de ces usines, qui se comptaient par dizaines, étaient «situées principalement dans les régions rurales proches de Damas et en grand nombre à la frontière libanaise, ainsi que dans la région côtière… pour la plupart dans les zones contrôlées par la 4ᵉ division auparavant» dirigée par Maher al-Assad, le frère de l'ancien président renversé Bachar al-Assad.

Le pouvoir d'Assad, qui a transformé la Syrie en narco-État, était connu pour produire du captagon, une amphétamine dérivée d'un médicament censé traiter la narcolepsie ou les troubles du déficit de l'attention.

Le captagon était devenu la principale exportation du pays pendant la guerre civile déclenchée en 2011, constituant une source majeure de financement illicite pour le pouvoir d'Assad.

Après la chute d'Assad le 8 décembre, les nouvelles autorités ont mis au jour des stocks considérables de captagon dans des entrepôts ou d'anciennes installations militaires.

Selon M. Khattab, «des cargaisons initialement préparées pour l'exportation hors du pays sont interceptées de manière quotidienne, notamment grâce à la coopération et à la coordination avec les pays voisins», notamment «l'Arabie saoudite, la Jordanie et la Turquie» qui, selon lui, ont constaté «une diminution très importante» des entrées de drogues sur leurs territoires respectifs.

M. Khattab a également évoqué d'autres défis sécuritaires, notamment la question de l'organisation jihadiste État islamique (EI), qui est passée, selon lui, «d'actions anarchiques visant uniquement à nuire, à des actions planifiées à des fins stratégiques».

Il a ajouté que l'organisation avait tenté dès le début de «mener des attaques contre les deux communautés chrétienne et chiite», mais que les autorités sont parvenues à contrecarrer, selon lui.

L'EI avait revendiqué fin mai sa première attaque contre les forces des nouvelles autorités syriennes, depuis la chute d'Assad, ont déclaré une ONG et SITE Intelligence Group.

Les autorités syriennes ont annoncé à deux reprises en mai avoir arrêté des membres de cellules affiliées à ce groupe près de Damas et à Alep, les accusant de se préparer à mener des attaques.

AFP

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