
Pas de bilan d’étape, mais un message politique clair. S’exprimant sur les 100 jours de son gouvernement, le Premier ministre, Nawaf Salam, revendique une méthode, une vision et une rupture avec l’immobilisme. Réformes, justice, souveraineté: l’État reprendrait place, enfin ...
Cent jours après la formation de son gouvernement, le Premier ministre, Nawaf Salam, a pris la parole pour dresser un premier bilan, mais surtout pour marquer un tournant: celui d’une phase qu’il qualifie de «nouvelle», axée sur les réformes concrètes, le retour de la confiance arabe et internationale et la consolidation de l’autorité de l’État libanais.
«Le salut ne viendra que par des réformes réelles», a affirmé Salam, insistant sur la nécessité de restaurer la confiance des pays arabes et des partenaires étrangers. Pour cela, dit-il, l’État doit s’affirmer pleinement sur tout le territoire, et le port d’armes doit être strictement limité à ses institutions.
Sur le plan sécuritaire, le Premier ministre a révélé que l’armée libanaise avait démantelé plus de 500 sites militaires au sud du Litani, tout en soulignant que la stabilité ne pourra être assurée tant que les violations israéliennes se poursuivent et que les prisonniers libanais ne sont pas récupérés.
Dans les infrastructures publiques, Nawaf Salam affirme que le rôle de l’État commence à se faire sentir. Il cite notamment l’aéroport de Beyrouth, où les affiches partisanes ont été retirées, et l’arrestation des auteurs d’agressions contre les forces internationales. Le gouvernement poursuit aussi ses efforts pour faciliter le retour sécurisé des réfugiés syriens.
Côté politique, Salam a annoncé le lancement des préparatifs pour les prochaines élections législatives, tout en appelant à une vision économique claire pour faire face à un moment «crucial» de l’histoire du pays. Il a rappelé que le Liban ne peut rester isolé du contexte régional et international, et qu’aucun redressement ne sera possible sans réforme du système financier.
Concernant les finances publiques, il a précisé que son gouvernement travaille à restaurer la confiance dans le secteur bancaire afin qu’il redevienne un moteur de l’économie nationale. Il a également évoqué un plan pour améliorer la situation des détenus, en activant notamment les procédures judiciaires à l’intérieur de la prison de Roumieh, ce qu’il présente comme une première étape vers plus de justice.
Le projet de réouverture de l’aéroport René Moawad dans le nord du pays a par ailleurs été confirmé. Selon Nawaf Salam, il «se concrétisera et générera des bénéfices pour tout le Liban, en particulier pour la région du nord».
Enfin, le Premier ministre a annoncé la tenue prochaine de deux conférences majeures: l’une sur la reconstruction, l’autre sur l’attraction des investissements, deux chantiers présentés comme indispensables pour relancer le pays.
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