
La patronne de l'extrême droite française Marine Le Pen et ses alliés européens, notamment le Premier ministre hongrois Viktor Orban, s'en sont pris avec virulence lundi à l'UE et à sa politique migratoire, à l'occasion d'un rassemblement en France.
Le meeting organisé par le parti Rassemblement national de Mme Le Pen devait marquer la "fête de la victoire", un an après les élections européennes auxquelles le RN était arrivé en tête avec 31,37% des suffrages.
Dans son discours prononcé en hongrois et traduit en direct en français pour les militants présents au meeting à Mormant-sur-Vernisson (centre), le chef du gouvernement hongrois a clairement ciblé l'UE, assumant son rôle de "brebis galeuse de l'Union européenne", de "cauchemar de Bruxelles".
"Repousser les migrants"
Se targuant d'avoir su "repousser les migrants" dans son pays, quitte à encourir des sanctions de Bruxelles, M. Orban a embrassé la théorie complotiste du grand remplacement, comparant la politique migratoire européenne à "un échange organisé de populations pour remplacer le socle culturel" du Vieux continent.
Tandis que la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle française de 2027 est en suspens, dépendante d'une prochaine décision de justice, il a exhorté le Rassemblement national à s'imposer dans les prochaines échéances électorales: "Sans vous, nous ne pourrons pas occuper Bruxelles (...). Nous ne pourrons pas sauver la Hongrie de la guillotine bruxelloise".
"Ni ici, ni nulle part en Europe, nous les laisserons interdire aux peuples de choisir leurs dirigeants", a lancé Marine Le Pen aux quelques milliers de personnes galvanisées venues l'acclamer.
Soleil de plomb, odeur de friture et marée de drapeaux bleu blanc rouge de rigueur, la triple candidate à la présidentielle, affirmant que "l'on veut (lui) interdire, en violant tous les principes du droit (...) de se présenter" à nouveau, a lancé une lourde charge contre une Union européenne qualifiée d'"empire marchand, wokiste, ultralibéral" et accusée de "mettre son énergie dans un projet de guerre programmée".
Son jeune dauphin Jordan Bardella a dénoncé à l'unisson un "monstre bureaucratique gouverné par des technocrates" et son "pacte européen pour les migrations (...) qui force la France à répartir les migrants dans nos villes et nos villages".
"Prendre le pouvoir"
Dans la même veine que M. Orban sur l'immigration, le vice-président du Conseil des ministres italien Matteo Salvini a dénoncé "une invasion de clandestins, principalement islamistes", selon lui "financée et organisée dans le silence de Bruxelles". Quitte à "essayer de bloquer" ceux qui s'y opposent "avec tous les moyens possibles".
Mais "ils vont échouer" car "la victoire appartient aux plus tenaces" et "nous sommes du bon côté de l'Histoire", a-t-il ajouté en français.
Le Tchèque Andrej Babis a quant à lui fustigé un "deep state" (État profond) mêlant, a-t-il dit dans la langue de Molière, "bureaucratie européenne, médias traditionnels (et) activistes progressistes", tandis que le Flamand Tom Van Grieken a harangué la foule en affirmant que "Marine Le Pen fait trembler le système" et que "si la France se lève, l'Europe suivra".
"Elle sera présidente, ils ne pourront pas l'empêcher. La France a besoin que Marine arrive et l'Europe a besoin que la France revienne", a martelé l'Espagnol Santiago Abascal.
Pour l'occasion, le président du parti Vox et de l'alliance des Patriotes (forte de 85 eurodéputés sur 720), a annoncé que la Française avait été unanimement désignée présidente d'honneur du mouvement européen.
Responsables de gauche, associations et syndicats ont de leur côté manifesté à proximité, à Montargis, tentant de "construire la résistance" face à des rivaux politiques qui ne sont "pas les bienvenus". Plusieurs milliers de personnes, 4.000 selon les organisateurs, ont défilé dans le calme, a constaté une journaliste de l'AFP.
AFP
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