
Le général de division Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, a été tué vendredi dans la frappe aérienne israélienne visant plusieurs installations militaires et nucléaires à travers Téhéran.
Né en 1960 dans la ville de Golpayegan, au centre de l’Iran, Hossein Salami est issu d’un milieu modeste. Il rejoint le CGRI en septembre 1980, au déclenchement de la guerre Iran-Irak. Affecté dans un premier temps à la branche d’Ispahan du CGRI, il est envoyé au Kurdistan iranien, où il se fait remarquer rapidement et gravit les échelons. Il prend ensuite le commandement des divisions Karbala et 14e Imam Hussein, avant de diriger le quartier général naval Nouh du CGRI.
Après la fin du conflit en 1988, Salami poursuit des études militaires avancées et obtient un master en gestion de la défense au collège d’état-major de l’armée de la République islamique d’Iran. Il occupe ensuite plusieurs fonctions stratégiques, dont celle de chef des opérations de l’état-major interarmées du CGRI entre 1997 et 2005.
Au milieu des années 2000, il prend la tête de la force aérienne du CGRI (2005-2009), un poste qui attire l’attention des institutions internationales en raison de son implication dans le développement du programme de missiles balistiques de l’Iran. Il est sanctionné par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2006. Les États-Unis suivent en 2007 en l’inscrivant sur la liste du décret présidentiel 13382, visant les acteurs de la prolifération d’armes de destruction massive. En avril 2021, l’Union européenne lui impose à son tour des sanctions pour sa participation à la répression sanglante des manifestations de novembre 2019.
En 2009, il est nommé commandant adjoint du CGRI. Le 21 avril 2019, le guide suprême Ali Khamenei le nomme commandant en chef, en remplacement du général Mohammad Ali Jafari. À ce poste, Salami adopte une posture particulièrement dure à l’égard des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite. Il multiplie les déclarations menaçantes, affirmant que la dissuasion iranienne modifie l’équilibre stratégique au Moyen-Orient.
Après un attentat-suicide qui coûte la vie à 27 membres du CGRI en février 2019, il déclare que l’Iran «brisera» les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite. Il est également connu pour avoir prédit la chute du régime saoudien et affirmé que l’hégémonie occidentale sur le monde musulman était révolue. À la suite d’une frappe israélienne contre des positions iraniennes en Syrie en 2019, il avait déclaré que la stratégie de l’Iran était d’effacer le «régime sioniste» de la carte politique.
Figure centrale du discours idéologique et militaire du régime, Salami se présentait comme l’architecte d’un Iran devenu puissance régionale, en passe d’accéder au statut de puissance mondiale. Il affirmait que l’Occident n’avait pas réussi à freiner l’ascension de la République islamique.
En septembre 2023, il fait l’objet d’une plainte pénale déposée par le parquet antiterroriste français, aux côtés du commandant de la force Al-Qods, Esmaiïl Ghaani, et du ministre iranien du Renseignement, Esmaïl Khatib. Selon la plainte déposée par six plaignants iraniens et franco-iraniens, les trois responsables auraient proféré des menaces de mort et incité à des actes terroristes visant des soutiens du mouvement de protestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.
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