
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a lancé une série de frappes aériennes d’une ampleur inédite contre l’Iran, visant directement des sites militaires et nucléaires stratégiques.
L’opération, baptisée Rising Lion («Lion dressé»), a ciblé des centres de commandement, des installations sensibles et des personnalités de haut rang. L’attaque a entraîné la mort de plusieurs figures centrales du régime iranien, tant sur le plan militaire que scientifique.
Hossein Salami, le visage des Gardiens de la révolution
Le général Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), a été tué dans une frappe qui a visé le quartier général des Pasdaran à Téhéran. Âgé de 65 ans, vétéran de la guerre Iran-Irak, Hossein Salami dirigeait le CGRI depuis 2019. Il incarnait la ligne dure du régime et n’hésitait pas à menacer ouvertement Israël et les États-Unis dans ses apparitions télévisées.
Sous son commandement, les Gardiens ont multiplié les opérations militaires en dehors du territoire iranien, notamment en Syrie et en Irak, et ont renforcé leur rôle politique interne. Il avait également orchestré, en avril 2024, la toute première attaque revendiquée par l’Iran contre le territoire israélien, par missiles et drones.
Mohammad Bagheri, l’architecte de la stratégie régionale
Chef d’état-major des forces armées iraniennes depuis 2016, le général Mohammad Bagheri était la figure de proue de la coordination entre les forces régulières et les Pasdaran. Sa mort dans l’attaque de vendredi matin prive l’appareil militaire iranien de l’un de ses stratèges les plus expérimentés.
Âgé de 63 ans, Mohammad Bagheri était réputé pour son expertise doctrinale et opérationnelle. Il supervisait les déploiements extérieurs de l’Iran au Levant et pilotait notamment les interventions des milices chiites alliées du régime. Sa disparition pourrait déstabiliser la gestion militaire centralisée qui caractérisait l’Iran ces dernières années.
Gholam Ali Rashid, le stratège de l’ombre
Chef du commandement central des opérations militaires en Iran et responsable de la planification stratégique des forces armées, le général Gholam Ali Rashid faisait partie du cercle rapproché des décideurs militaires iraniens. Il avait occupé de nombreux postes au sein du CGRI depuis les années 1980.
Connu pour son influence dans la coordination interarmées et avec les forces partenaires régionales comme le Hezbollah ou les Houthis, Gholam Ali Rashid est mort dans une frappe ciblée contre une base militaire de commandement au sud de Téhéran. Son nom figurait sur plusieurs listes de sanctions américaines.
Ali Shamkhani, le diplomate du système sécuritaire
Ali Shamkhani, ancien ministre de la Défense et ex-secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale (2013-2023), a succombé à ses blessures quelques heures après avoir été grièvement blessé dans une frappe sur un site gouvernemental. Âgé de 69 ans, il était resté jusqu’à sa mort un conseiller influent du guide suprême Ali Khamenei.
Fidèle du régime, Ali Shamkhani jouait un rôle-clé dans les discussions liées au nucléaire et dans les négociations régionales, notamment avec l’Arabie saoudite. Sa mort signe la perte d’un intermédiaire pragmatique, à cheval entre les cercles diplomatiques et militaires.
Fereydoon Abbasi-Davani, le maître d’œuvre du nucléaire militaire
Physicien nucléaire, ancien chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (AEOI) entre 2011 et 2013, le docteur Fereydoon Abbasi-Davani a été tué dans les frappes israéliennes. Âgé de 66 ans, il était considéré comme l’un des principaux architectes du volet militaire du programme nucléaire iranien.
Il avait survécu à une tentative d’assassinat en 2010 – attribuée au Mossad – qui l’avait blessé à Téhéran. Depuis lors, il avait poursuivi son travail dans l’ombre en tant que député et conseiller du guide suprême pour les affaires scientifiques sensibles. Sa mort constitue un revers majeur pour la continuité du programme d’enrichissement.
Mohammad Mehdi Tehranchi, le lien entre université et stratégie
Le docteur Mohammad Mehdi Tehranchi, ancien président de l’Université islamique Azad, professeur de physique et membre du Conseil suprême pour la science, a été tué dans une frappe à Téhéran.
Spécialiste de l’optique quantique et du plasma, Mohammad Mehdi Tehranchi avait contribué à plusieurs projets à double usage, civils et militaires, dans les domaines de l’énergie et de la défense. Il jouait un rôle discret mais central dans la formation de la prochaine génération de physiciens au service du régime.
Autres scientifiques ciblés
Selon les médias israéliens, d’autres scientifiques liés au programme nucléaire ont également été tués dans l’opération. Il s’agit de l’expert en centrifugeuses de nouvelle génération Abdolhamid Minouchehr, du physicien nucléaire appliqué Ahmadreza Zolfaghari, du spécialiste des réacteurs Amirhossein Feqhi ainsi qu’un dénommé «Motlabizadeh».
Ces techniciens constituaient le socle opérationnel du programme nucléaire iranien. Leur disparition pourrait considérablement ralentir le développement des capacités avancées d’enrichissement et des missiles balistiques.
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