Poutine propose à Netanyahou de faire le médiateur avec l’Iran
©Gavriil Grigorov / POOL / AFP

Le président russe Vladimir Poutine a «condamné» vendredi les frappes israéliennes ayant visé l’Iran, allié proche de Moscou, qualifiant ces attaques de «dangereuse escalade» qui pourrait avoir «des conséquences désastreuses» pour le Moyen-Orient.

M. Poutine s’est entretenu dans la journée séparément au téléphone avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, selon un communiqué publié par le Kremlin à l’issue de ces deux appels.

«Vladimir Poutine a souligné que la Russie condamnait les actions d’Israël, qui constituent une violation de la Charte des Nations unies et du droit international», a indiqué la présidence russe.

Auprès de M. Netanyahou, M. Poutine «s’est déclaré prêt à jouer un rôle de médiateur afin d’éviter une nouvelle escalade des tensions», mettant en garde contre «le risque (...) de conséquences désastreuses pour toute la région».

Le président russe a aussi souligné «l’importance» de parvenir à «un règlement» sur la question du nucléaire iranien «par des moyens exclusivement politiques et diplomatiques», en pleins pourparlers américano-iraniens sur le sujet.

Au président iranien Massoud Pezeshkian, le dirigeant russe a de son côté «présenté ses condoléances (...) à la suite des nombreuses victimes, y compris parmi les civils, causées par les frappes israéliennes».

Plus tôt vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères avait dénoncé les attaques «absolument inacceptables» israéliennes sur des sites nucléaires et militaires en Iran.

La diplomatie russe avait également accusé Israël d’avoir fait preuve de «cynisme» en menant ces frappes «à la veille d’une nouvelle série de contacts indirects entre les représentants de l’Iran et des États-Unis», «sapant» ainsi ces efforts diplomatiques.

Le ministère russe avait également accusé les Occidentaux d’avoir «provoqué une hystérie anti-iranienne» au sein des institutions internationales, assurant que «le règlement de la question du programme nucléaire iranien ne peut se faire par la force militaire et ne peut être atteint que par des moyens pacifiques, politiques et diplomatiques».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, pour sa part, avait fait part de sa «préoccupation» et condamné «la forte escalade des tensions».

L’ambassade russe en Israël et celle en Iran ont recommandé dans la foulée de s’abstenir de se rendre dans ces deux pays.

La Russie maintient traditionnellement de bonnes relations avec Israël, où réside une importante communauté russophone. Ces liens ont cependant été affectés par l’offensive russe en Ukraine depuis 2022 et Moscou a sévèrement critiqué la guerre menée par Israël à Gaza.

En parallèle, Moscou s’est rapproché de Téhéran ces dernières années, l’Iran étant notamment accusé d’avoir participé à l’effort militaire russe en Ukraine via des fournitures de drones explosifs et de missiles.

AFP

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