Le point sur le quatrième jour d’escalade entre l’Iran et Israël
Des secouristes inspectent un bâtiment endommagé à la suite d’une frappe d’un missile iranien dans la ville israélienne de Petah Tikva, à l’est de Tel-Aviv, le 16 juin 2025. ©Jack GUEZ/AFP

Le conflit entre l’Iran et Israël est entré dans son quatrième jour ce lundi, marqué par une intensification des frappes, une hausse du nombre de victimes civiles et une inquiétude croissante de la communauté internationale, alors que les dirigeants du G7 se réunissent au Canada pour tenter d’enrayer l’escalade.

Aux premières heures de la matinée, une nouvelle vague de missiles iraniens a visé plusieurs localités israéliennes, déclenchant des alertes aériennes sur l’ensemble du territoire. Des sirènes ont retenti dans les grandes villes comme Tel-Aviv et Haïfa, où des missiles, tirés, selon les premières informations, depuis Ispahan, ont touché des zones urbaines. De fortes explosions ont été entendues au-dessus des deux villes alors que les systèmes de défense antiaérienne israéliens tentaient d’intercepter les projectiles entrants.

Des médias rapportent que des incendies ont été observés près d’une centrale électrique dans la région de Haïfa, à la suite de frappes iraniennes visant des infrastructures portuaires. L’attaque aurait impliqué deux missiles hypersoniques, tirés peu après que l’armée israélienne a visé des sites de missiles sol-sol en Iran.

Selon les médias israéliens, plus de 100 missiles ont été lancés lors de cette offensive. Des explosions ont été signalées à proximité de l’aéroport Ben Gourion, à Eilat, et dans les environs de Jérusalem. Au moins six missiles auraient atteint Tel-Aviv et Haïfa, endommageant des bâtiments résidentiels et provoquant des coupures d’électricité dans plusieurs quartiers du nord du pays. Une centrale électrique à Haïfa aurait également été touchée. D’après la chaîne Al-Hadath, au moins six personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées.

À Petah Tikva, dans le centre d’Israël, plusieurs abris auraient été détruits par un missile iranien. Les équipes de secours ont été mobilisées dans toutes les villes visées.

Quelques instants avant les frappes, le Commandement du Front intérieur israélien avait recommandé aux habitants des zones à risque de rester proches des abris. Après les tirs, les autorités ont confirmé l’activation des systèmes de défense et demandé à la population de rester confinée. Trente minutes plus tard, l’armée a annoncé que la menace immédiate était écartée.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a affirmé que cette attaque reposait sur une nouvelle stratégie ayant perturbé le système de défense multicouche d’Israël, provoquant des tirs involontaires entre ses composantes. Dans un communiqué, le CGRI a affirmé avoir infligé des «dégâts maximum» malgré le soutien militaire occidental à Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait promis des représailles. Lors d’une visite sur le site d’une frappe meurtrière à Bat Yam dimanche, il a averti: «L’Iran paiera un prix très lourd pour l’assassinat prémédité de civils, de femmes et d’enfants.»

Cette dernière escalade survient après un week-end de violences accrues. Dimanche, les médias d’État iraniens ont confirmé la mort du chef du renseignement des Gardiens de la révolution, Mohammad Kazemi, et de son adjoint, tués lors de frappes israéliennes sur Téhéran. Le Premier ministre israélien a par la suite déclaré, dans un entretien, qu’Israël avait «éliminé» les deux responsables.

Les autorités iraniennes contestent les affirmations israéliennes selon lesquelles les frappes à Téhéran auraient été «chirurgicales». Le ministère iranien de la Santé a fait état d’au moins 224 morts, dont environ 90% seraient des civils, incluant de nombreuses femmes et enfants.

Parallèlement, l’Iran affirme avoir découvert un site secret d’assemblage de drones israéliens à Shahr-e Ray, au sud de Téhéran. Les autorités disent y avoir saisi plus de 200 kg d’explosifs et des bombes artisanales dans un immeuble de trois étages qui aurait été utilisé par des agents du Mossad pour stocker et lancer des drones en territoire iranien.

Efforts diplomatiques en cours

Sur le plan diplomatique, le président américain Donald Trump est intervenu, affirmant croire en la possibilité d’un accord de paix entre l’Iran et Israël. Dans une publication sur Truth Social, il a écrit: «Nous aurons bientôt la PAIX», tout en mettant en garde Téhéran contre toute attaque visant les États-Unis, qui serait suivie d’une riposte militaire «sans précédent». Selon Reuters, Trump aurait récemment opposé son veto à un plan israélien visant à assassiner le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Les réactions internationales n’ont pas tardé. L’Union européenne a convoqué une visioconférence de ses ministres des Affaires étrangères mardi pour examiner l’évolution de la situation. Réunie à l’initiative de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, la réunion devrait porter sur les moyens de désescalade et les préoccupations humanitaires.

Le conflit a aussi dominé les débats du sommet du G7 au Canada, où les dirigeants mondiaux se penchent sur les conséquences régionales de la guerre en cours. Donald Trump a répété que la paix était à portée de main, tout en réaffirmant que les États-Unis répondraient avec force à toute attaque iranienne.

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