
Le Qatar surveille de près toute contamination radioactive dans les eaux du Golfe, au vu des frappes israéliennes sur l'Iran qui ont visé des installations nucléaires, a déclaré mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Nous surveillons la situation sur une base quotidienne", a déclaré Majed al-Ansari lors d'une conférence de presse.
"Nous n'avons aucune raison de nous inquiéter pour l'instant, mais il est évident qu'une escalade militaire prolongée aura des conséquences imprévisibles", a-t-il ajouté.
"Les eaux du Golfe constituent la principale source d'eau pour nous tous dans la région", a souligné M. Ansari.
"La communauté internationale doit dire très clairement que tout ciblage d'installations nucléaires, de carburant ou d'énergie dans cette région aurait des ramifications que nous ne pouvons pas mesurer dans le Golfe", a-t-il mis en avant.
Israël a lancé vendredi une attaque sans précédent contre l'Iran, à laquelle Téhéran riposte par des tirs de missiles iraniens et de drones sur le territoire israélien.
L'Iran possède une centrale nucléaire à Bouchehr, sur la côte du Golfe, dans le sud du pays, qui n'a pas été touchée par des frappes israéliennes selon l'Iran.
Ses installations d'enrichissement d'uranium ont en revanche été prises pour cible par Israël, à des centaines de kilomètres à l'intérieur des terres.
Un drone israélien a aussi ciblé samedi une raffinerie stratégique de gaz en Iran, South Pars, située au bord du Golfe dans la ville portuaire de Kangan, près de Bouchehr.
Selon M. Ansari, les installations du Qatar sont "en sécurité", mais il a qualifié "d'imprudentes" les frappes israéliennes sur les infrastructures énergétiques de l'Iran.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué mardi avoir "identifié de nouveaux éléments montrant des impacts directs sur les salles souterraines" du site nucléaire d'enrichissement de Natanz, dans le centre de l'Iran.
Le site compte plus de 10.000 centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium, ce que l'Iran, selon l'AEIA, fait à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord international de 2015.
A la suite du retrait unilatéral des États-Unis en 2018 de cet accord, qui offrait à l'Iran un allègement des sanctions en échange de garanties sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses engagements.
AFP
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