
Actrice française au parcours varié, la carrière de Philippine Leroy-Beaulieu est graduellement marquée par une reconnaissance internationale, accrue par le phénomène des séries Emily in Paris. Élégance, assurance et regard aiguisé sur le monde dessinent son image de star dans le monde culturel contemporain.
Née le 25 avril 1963 à Boulogne-Billancourt, Philippine Leroy-Beaulieu grandit dans un univers artistique. Fille de Philippe Leroy-Beaulieu, acteur-réalisateur, et de Françoise Laurent, mannequin, elle se tourne tout naturellement vers la comédie. Formée en Italie, elle débute au théâtre avant de faire ses premiers pas dans le cinéma français.
En 1985, sa carrière d’actrice prend un tournant capital avec Trois Hommes et un couffin, un film de Coline Serreau, dans lequel elle joue le rôle de Sylvia. Son interprétation lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin. Depuis, elle enchaîne des rôles aussi diversifiés que surprenants.
L’actrice enchaîne ainsi les rôles dans des films d’auteurs et des productions plus grand public. Elle joue sous la direction de différents réalisateurs: Andrzej Wajda pour Les Possédés, 1988, Patrick Braoudé pour Neuf Mois, 1994, Roland Joffé pour Vatel, 2000, ou encore Jean-Jacques Annaud pour Deux Frères, 2004. Elle dompte tous les registres possibles et imaginables, mais garde une attitude authentique, loin des clichés de stars.
Elle se fait également connaître à la télévision et se révèle attachante dans la série Dix pour cent («Call My Agent!») en Catherine Barneville, agente de théâtre despotique et charismatique, avant son succès indiscutable dans Emily in Paris.
Le phénomène Emily in Paris
En 2020, alors que le monde est cloué devant ses écrans en réaction à la pandémie de Covid-19, Philippine Leroy-Beaulieu connaît un succès fou. Elle incarne Sylvie Grateau, directrice de l’agence Savoir. Elle s’impose à l’écran en femme forte de caractère, avec des moments de tendresse imprégnés d’humour.
On entend Sylvie à la voix grave, au regard pétillant, à l’allure irréprochable, et à la lucidité pragmatique. Une femme reflète ainsi une France d’aujourd’hui avec toutes ses différences ancrées dans un héritage indéfectible. Derrière ce prototype, l’actrice affiche pourtant sa singularité et s’approprie le personnage, à tel point qu’il est impossible d’imaginer quelqu’un d’autre qu’elle dans ce rôle. «Ce n’est pas une question de beauté, mais de confiance», confie-t-elle dans un entretien accordé à W Magazine. L’actrice insiste aussi sur la figure contemporaine de femme accomplie: «Les gens ont faim de femmes qui prennent les commandes sans s’excuser», dit-elle encore dans The Hollywood Reporter.
Au-delà de son rôle, elle affiche également ce prototype de femme parisienne, tenant son jeu sur un fil de cliché et authenticité de personnage. Le cœur des spectateurs internationaux est acquis.
Femme forte, esprit libre
Depuis son succès international, Philippine Leroy-Beaulieu enchaîne ses apparitions médiatiques, à l’aise devant la caméra, en jeu ou pas. Elle est le porte-parole des femmes affirmées, bien dans leur peau, et surtout, libres de leurs propos, de leur vision et de leur être. Sa vision du métier d’actrice se révèle lucide et décomplexée. Elle affirme à Harper’s Bazaar: «En France, il faut être à l’aise avec le vieillissement, sinon on souffre.» C’est l’affirmation sans conditions d’une femme libre: «C’est pouvoir dire non», affirme-t-elle simplement à Konbini. Observée aussi bien pour son style que pour son talent d’actrice, elle se montre intuitive et particulière, et en dehors du style chic et sobre de Sylvie Grateau dans Emily in Paris, optant notamment pour les créations hors commun d’Elsa Schiaparelli ou encore les robes surréalistes de Daniel Roseberry: «Le style, c’est se sentir bien dans sa peau», déclare-t-elle à Vogue France.
Philippine Leroy-Beaulieu bouscule les codes sociaux établis autour des actrices de plus de cinquante ans et affiche ainsi avec style, une sensualité épanouie et classe, un sourire franc et charmeur, mais surtout, une voix. Une voix qui dit haut et fort les mots que les actrices, femmes, ou icônes même, perdent avec l’âge.
À contre-courant de l’uniformisation, elle impose une image de la femme d’aujourd’hui, au regard vif et à la parole libérée. L’actrice s’affirme comme l’une des rares figures françaises à combiner profondeur, esprit critique, élégance et popularité mondiale. Sans concession.
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