JO 2024: un an après, les artistes témoignent de l'«effet olympique» sur leur carrière
Des silhouettes sans tête représentant la reine Marie-Antoinette du XVIIIe siècle se produisent le long des quais de Seine, devant la Conciergerie, où la reine fut emprisonnée pendant la Révolution française, tandis que le groupe de metal Gojira et la chanteuse d'opéra Marina Viotti jouent lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le 26 juillet 2024. ©Natalia KOLESNIKOVA / AFP

Un an après les Jeux olympiques de Paris 2024, les artistes ayant participé aux cérémonies d'ouverture et de clôture constatent un impact significatif sur leur carrière. Entre visibilité mondiale, hausse des écoutes en ligne et nouvelles opportunités professionnelles, plusieurs d'entre eux – du groupe de metal Gojira à la chanteuse Aya Nakamura, en passant par la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, témoignent d’un véritable «effet JO».

Après leur performance à l'une des quatre cérémonies olympiques parisiennes, les artistes interrogés par l'AFP, dont le groupe de metal Gojira et la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, constatent un «effet JO» sur leur carrière, entre coup de projecteur médiatique et nouvelles opportunités.

«Du moment que tu joues devant un milliard de personnes, tu vas toucher des gens qui ne sont pas du tout familiers avec ce style de musique, donc ça a été un énorme boost pour nous, une opportunité exceptionnelle», salue Mario Duplantier, batteur de Gojira, qui a enflammé la Conciergerie à Paris lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.

«Mea Culpa (Ah! Ça ira!)», prestation explosive de 2 minutes 50 avec la chanteuse lyrique Marina Viotti, a consacré le groupe français, auréolé d'un Grammy Award et d'un relais médiatique sans précédent.

À une époque, «on avait beaucoup de mal à percer dans le milieu rock et metal international parce qu'on était français. Aujourd'hui, on inverse la tendance, c'est plutôt cool d'avoir cet exotisme, de venir de France», s'amuse Duplantier.

De manière générale, tous les artistes ayant joué lors de cet évènement planétaire ont constaté un bond des écoutes de leurs titres sur les plateformes de streaming.

Même les plus connus ont vu leur cote augmenter, comme la chanteuse Aya Nakamura, qui a marqué la cérémonie d'ouverture par un medley avec la Garde républicaine. Résultats: son titre Pookie a été certifié trois fois Diamant à l'export (soit 150 millions d'équivalent streams) et Djadja culmine à 850 millions d'équivalent streams (17 fois Diamant à l'export), selon son label Warner.

«Ça m'a apporté une certaine reconnaissance», estime aussi Cerrone, longtemps snobé en France et revenu par la grande porte avec Supernature. Son tube disco de 1977, en version symphonique, a habillé l'un des tableaux majeurs du 26 juillet, près de la tour Eiffel. Depuis, le compositeur admet qu'il est plus «sélectif» dans le choix de ses concerts.

«Année folle»

Un parfum olympique a également flotté sur les Victoires de la musique en février: le trophée du meilleur concert de l'année a été décerné aux «cérémonies d'ouverture et de clôture» des Jeux, avec le directeur artistique Thomas Jolly et le directeur musical Victor Le Masne à la baguette.

Parmi les nommés figuraient plusieurs participants à ces shows, comme Zaho de Sagazan, Santa, Yseult et Philippe Katerine, dont le personnage de Dionysos nu et peint en bleu a fait de lui une star... en Chine.

«J'ai passé une année folle», témoigne de son côté Axelle Saint-Cirel, qui, fraîchement diplômée du Conservatoire, avait entonné la Marseillaise sur le toit du Grand Palais le 26 juillet.

Elle compose désormais avec un nouveau «rythme» de sollicitations et des opportunités variées, jusqu'à être habillée par des maisons de couture. Elle qui a réussi le prestigieux concours de l'Académie du festival de Salzbourg, en Autriche, débutera la saison prochaine à l'Opéra de Bordeaux (dans La flûte enchantée) et au Théâtre des Champs-Elysées (Porgy and Bess).

«Pour tous les gens qui ont participé à cet événement, il y a eu un avant et un après», assure également le breakdancer et acrobate Arthur Cadre, dont le personnage de voyageur interstellaire a marqué la cérémonie de clôture des JO le 11 août.

«Dans n'importe quel pays où je vais, dans n'importe quel milieu, on m'en parle», ajoute ce Français connu surtout à l'étranger mais à qui les Jeux ont permis de «remettre un pied en France». Après la Fashion Week de Paris fin juin, où il défilera pour le styliste américain Rick Owens, il présentera en août son spectacle Le rêve du gladiateur, aux arènes de Nîmes.

Face à ce tourbillon, «on ne s'emballe pas», confie Mario Duplantier, qui assure que Gojira reste concentré sur ses projets, dont un huitième opus prévu pour 2026. Avec ses 30 ans d'existence, le groupe sait que, JO ou pas, «pour vivre de la musique, il faut vraiment garder la tête sur les épaules».

Par Karine PERRET / AFP

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