Retour des déplacés syriens: Beyrouth et le HCR affinent leur plan d’action
Le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, s'entretient avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi et aborde la question du retour des déplacés syriens dans leur pays. ©Al-Markazia

Le ministre des Affaires étrangères (AE), Joe Rajji, a abordé avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, le dossier des déplacés syriens et leur retour progressif dans leur pays.

En visite officielle au Liban, accompagné d’une délégation du HCR, M. Grandi a exprimé sa pleine compréhension des lourdes charges que représente cette crise pour le Liban, tout en saluant les efforts du gouvernement libanais à contenir cette affaire. Il a, dans ce contexte, réitéré le soutien du HCR au plan mis en place par Beyrouth et a souligné l’importance de créer des conditions favorables au retour durable des déplacés. «C’est un moment porteur d’espoir, malgré les tensions régionales croissantes», a-t-il déclaré.

Il convient de souligner que la commission ministérielle chargée du suivi du dossier des déplacés et migrants syriens a mis en place un nouveau plan de retour volontaire, qu’elle entend soumettre au Conseil des ministres en vue de son approbation et de sa mise en œuvre. Cette feuille de route en plusieurs phases vise à faciliter le retour d’une partie des quelque 1,4 million de déplacés syriens présents sur le sol libanais, dont 717.657 sont enregistrés auprès du HCR.

De son côté, M. Rajji a réaffirmé que la question des déplacés syriens reste une priorité nationale «absolue» pour le Liban, appelant le HCR à renforcer sa coopération avec les autorités locales, notamment en matière d’enregistrement et d’assistance.

Il a insisté sur la nécessité d’un engagement actif de l’agence onusienne dans la mise en œuvre du plan gouvernemental visant à faciliter un retour sûr et digne des déplacés vers leur pays d’origine. «La situation en Syrie est aujourd’hui plus propice à un retour», a estimé le ministre, appelant à concentrer les efforts sur la reconstruction et la réintégration.

Sur la plateforme X, le Haut-Commissaire a révélé que «plus de deux millions de réfugiés et déplacés syriens sont retournés chez eux depuis décembre, date marquant le renversement du régime de Bachar el-Assad». Ce chiffre symbolique témoigne, selon lui, «d’une dynamique nouvelle dans la région».

Et de rappeler que 13,5 millions de Syriens restent déplacés ou réfugiés, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Quant à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle alerte: tant que les conditions économiques et sociales ne seront pas réunies, «le retour massif ne pourra se concrétiser».

Si les nouvelles autorités dirigées par le président Ahmad el-Chareh s’emploient à reconstruire le pays, le coût pour ce faire est estimé, selon des chiffres fournis par l’Organisation des Nations unies, à plus de 400 milliards de dollars.

 

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