
Le Liban vient de décrocher une aide de 6 millions de dollars destinée à renforcer ses systèmes fiscaux et fonciers. Cette subvention, obtenue via le Lebanon Financing Facility (LFF), vise à appuyer les efforts de réforme et de transformation numérique du ministère des Finances.
Créé en janvier 2020, après l’explosion au port de Beyrouth, le LFF regroupe des représentants des principaux bailleurs internationaux (Union européenne, France, Canada, Allemagne, Norvège, Danemark), de l’ONU, du gouvernement libanais et du Groupe de la Banque mondiale qui en assure la gestion. Réunis jeudi au siège de la Banque mondiale à Beyrouth, les partenaires ont validé cette nouvelle phase de soutien au ministère.
Lors de la réunion, le ministre des Finances, Yassine Jaber, a reconnu que le pays traversait une période de graves défis, mais a insisté sur les opportunités qu’elle recèle. Il a affirmé, «nous travaillons dur pour stabiliser nos systèmes, restaurer la confiance du public dans les institutions et poser les bases d’une relance durable».
Le ministre a précisé que cette aide permettra de moderniser les capacités technologiques et informationnelles de son ministère. Elle aura pour objectif de réformer le système fiscal, de centraliser et de nettoyer les bases de données des contribuables, de rationaliser les opérations de trésorerie, de renforcer l’interopérabilité entre plateformes publiques et d’améliorer la transparence et la mobilisation des recettes.
M. Jaber a également souligné la nécessité de mieux cibler les dépenses publiques, en garantissant que chaque livre dépensée serve un objectif mesurable.
Mais au-delà de l’aide étrangère, le ministre insiste sur une évolution nécessaire de la stratégie nationale. «L’assistance, aussi généreuse soit-elle, n’est pas éternelle. Le Liban doit sortir de sa dépendance aux dons et aux prêts, et se reconstruire comme un État crédible, capable d’attirer les investissements et de générer sa propre dynamique de croissance.»
Il a conclu en appelant à un engagement continu des partenaires internationaux, tout en affirmant que la réussite de ce parcours exige du temps, de la discipline et une volonté politique durable.
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