La tension est restée vive ce samedi dans le sud du Liban, au lendemain d’une série de frappes israéliennes ayant visé plusieurs localités frontalières.
Dans l’après-midi, des tirs nourris en provenance du site militaire israélien du radar ont visé les abords de la localité de Chebaa, sans faire de blessés.
Plus à l’ouest, dans le secteur de Soultaniyé, des habitants ont intercepté une patrouille de la Finul qui tentait d’entrer dans une vallée proche du village sans accompagnement de l’armée libanaise. L’unité onusienne a dû rebrousser chemin sous la pression des résidents, sans confrontation.
Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a déclaré dans une interview exclusive à l’Agence nationale d'information (ANI) qu'«aux alentours de 14h, ce 21 juin, plus de 50 civils ont intercepté une patrouille de la Finul dans les environs de la localité de Soultaniyé, au nord-ouest de Tebnine».
«La foule s’est montrée hostile, mais aucune arme n’a été observée. Le chef de la patrouille a réussi à apaiser la situation et les Casques bleus ont pu regagner leur base en toute sécurité après coordination avec l’armée libanaise», a-t-il précisé, soulignant que «la liberté de mouvement constitue une condition essentielle à l’exécution du mandat de la Finul».
«Cela inclut la capacité à opérer de manière indépendante et impartiale, comme le stipule la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il ajouté. Toute restriction à cette liberté – que la Finul agisse avec ou sans l’armée libanaise – constitue une violation de cette résolution».
Par ailleurs, du côté de Mays el-Jabal, l’armée libanaise a annoncé avoir récupéré la pelleteuse que les forces israéliennes avaient saisie et transportée à l’intérieur du territoire libanais dans la zone de Karkazan, la veille. Autour de l’engin, les soldats israéliens avaient creusé un fossé et installé un talus. Les sapeurs de l’armée libanaise, en coordination avec la Finul, ont également démantelé les remblais de terre récemment mis en place par l’armée israélienne à la suite de ses incursions dans le secteur agricole de Kroum el-Mrah.
Ces développements interviennent après une nuit marquée par plusieurs frappes israéliennes, dans un contexte d’escalade régionale et de menaces d’intervention du Hezbollah en soutien à l’Iran.
Peu après minuit, un drone israélien a visé un bâtiment situé près du port de Naqoura, à l’extrême sud du littoral libanais. Selon plusieurs sources locales, l’endroit abritait une poissonnerie. Aucune victime n’a été signalée, mais les dégâts matériels sont importants. L’attaque a provoqué une vive panique dans les environs, à quelques mètres seulement d’un centre de renseignement de l’armée libanaise.
Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a affirmé qu’une unité de l’aviation avait ciblé un bâtiment militaire appartenant à la Force al-Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah. D’après lui, la frappe faisait suite à des informations obtenues «lors d’un interrogatoire mené avec un membre du Hezbollah il y a plusieurs semaines». Selon Israël, le site servait à planifier des attaques contre des civils israéliens, en «violation flagrante des accords entre le Liban et Israël». «L’armée poursuivra ses efforts pour éliminer toute menace visant les citoyens de l’État d’Israël», a-t-il ajouté.
Dans la localité de Beraachit, dans le caza de Bint Jbeil, une autre frappe de drone israélien a visé un motocycliste. Le ministère libanais de la Santé a confirmé la mort de Houssein Daher et la blessure d’un autre civil. L’armée israélienne affirme de son côté que Daher appartenait au Hezbollah.
Parallèlement, l’armée israélienne a revendiqué la destruction de plusieurs rampes de lancement de roquettes et de dépôts d’armes dans différentes zones du sud. Des explosions ont notamment été signalées dans les secteurs de Mahmoudiyé et Aïchiy, suggérant une opération coordonnée.
Ces frappes interviennent alors que le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a une nouvelle fois mis en garde le Hezbollah contre toute intervention en soutien à Téhéran. «Celui qui n’a pas tiré les leçons du passé le paiera cher», a-t-il déclaré vendredi.
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