10e jour de la guerre Iran-Israël: le point sur la situation
De la fumée s’élève au loin depuis une raffinerie de pétrole après une frappe israélienne sur la capitale iranienne, Téhéran, le 17 juin 2025. ©Atta Kenare / AFP

Les États-Unis ont affirmé avoir «dévasté» le programme nucléaire de l’Iran en bombardant dimanche les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l’offensive lancée par Israël le 13 juin.

Après des jours de flou autour d’une intervention militaire, les États-Unis ont frappé des installations d’enrichissement d’uranium de Fordo, Natanz et Ispahan, le président Donald Trump se vantant d’«une réussite militaire spectaculaire».

Programme nucléaire «dévasté»

Son ministre de la Défense Pete Hegseth a affirmé que ces attaques avaient «dévasté» le programme nucléaire iranien et précisé que ses forces armées avaient utilisé sept bombardiers furtifs B-2. Ils avaient décollé samedi des États-Unis pour rallier l’Iran après 18 heures de vol.

Ce sont les uniques appareils pouvant larguer des bombes anti-bunker de type GBU-57, pesant 13,6 tonnes et pouvant s’enfoncer jusqu’à 60 mètres de profondeur avant d’exploser.

Les forces américaines ont largué sur l’Iran 14 bombes GBU-57, soit «la première utilisation opérationnelle de cette arme», a déclaré le chef d’état-major, le général Dan Caine. Deux d’entre elles ont été larguées sur l’usine d’enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Les trois principaux sites nucléaires iraniens ont subi «de graves dommages», a-t-il souligné.

Mais un conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi et que «la partie n’était pas terminée».

Tentatives diplomatiques

Après leurs frappes, les États-Unis ont indiqué être «prêts à discuter avec l’Iran de son programme nucléaire civil».

«Le régime iranien doit se réveiller et se dire +OK, si nous voulons vraiment de l’énergie nucléaire (à des fins pacifiques, ndlr) dans notre pays, alors il y a un moyen de le faire+. L’offre est toujours là, nous sommes prêts à leur parler demain», a dit le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio sur la chaîne Fox News.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, marginalisés par l’opération militaire des États-Unis, ont demandé à l’Iran «de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région», le président Emmanuel Macron exhortant à éviter une «escalade incontrôlée».

De son côté, Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne, est à Moscou pour s’entretenir lundi avec le président russe Vladimir Poutine, Moscou et Téhéran étant alliés.

«L’Amérique n’a plus sa place» au Moyen-Orient

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont menacé les États-Unis de «ripostes» qui «dépassent l’entendement».

Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis aussi une «riposte» à «l’agression» des États-Unis. Le ministre Araghchi a fustigé un «comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel».

Le conseiller de M. Khamenei a prévenu que les bases américaines au Moyen-Orient utilisées pour frapper l’Iran étaient des cibles «légitimes» et qu’«il n’y avait plus de place pour l’Amérique dans le monde islamique».

40 missiles sur Israël

Après les frappes américaines, l’agence de presse Irna a fait état de 40 missiles tirés sur Israël depuis l’Iran, visant l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, et un «centre de recherche biologique».

Les journalistes de l’AFP ont constaté d’importants dégâts dans des quartiers habités au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et immeubles ont été éventrés. Les secours ont annoncé avoir pris en charge 23 blessés.

«Des dizaines de cibles militaires» en Iran

L’armée israélienne a affirmé avoir frappé dimanche «des dizaines de cibles militaires» dans quatre régions iraniennes, dont «pour la première fois» celle de Yazd (centre). Côté israélien, «une trentaine d’avions de chasse de l’armée de l’air ont frappé des dizaines de cibles militaires en Iran», notamment «le centre de commandement des missiles stratégiques Imam Hussein, dans la région de Yazd (centre)», selon l’armée.

Israël prie pour Trump

Dans une vidéo destinée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’a salué pour avoir imposé un «tournant historique» pouvant conduire le Moyen-Orient vers «un avenir de prospérité et de paix». Il s’est ensuite rendu devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, pour réciter une prière spécialement dédiée à ces remerciements.

Et grâce au président américain, Israël «s’est rapproché» de ses objectifs dans la guerre avec l’Iran, a renchéri le chef du gouvernement.

Pour le général Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne, les objectifs sont d’«éliminer la menace existentielle qui pèse sur l’État d’Israël, endommager le programme nucléaire iranien et détruire le système de missiles».

Un «cycle sans issue de représailles»

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé le «risque» que le monde «s’engouffre dans un cycle sans issue de représailles», lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité à New York.

AFP

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