
Ils nous avaient promis l'enfer. Une vengeance divine. Une pluie de feu et de missiles. On a eu… un tir d’honneur sur une base américaine vide au Qatar… et un communiqué triomphant.
Voilà donc la redoutable riposte iranienne à la frappe américaine de ce week-end qui a pulvérisé trois sites nucléaires soigneusement ciblés par des B-2 chargés de bombes anti-bunker GBU de 13 tonnes chacune.
Et quelle mise en scène! Depuis 48 heures, tout le monde retenait son souffle. L’Iran allait-il enflammer le Golfe? Eh bien non. En tout cas pas aujourd’hui.
Le Golfe peut respirer: les Gardiens de la révolution ont préféré viser un terrain vague avec salle de muscu. L’alerte avait été donnée bien avant. Les Américains? Évacués. Les Qataris? Prévenus. Les journalistes? Déjà en train de rédiger leurs articles avant le décollage des missiles. Bref, un remake du théâtre d’ombres de 2020, avec moins de tension et plus de ridicule.
Mais l’essentiel, c’est la mise en récit.
À Téhéran, les autorités montrent les muscles et affichent un air satisfait. Pour souligner la «proportionnalité», les Iraniens sont même allés jusqu’à affirmer que les missiles envoyés étaient en nombre égal à ceux des Américains. Le chiffre fait foi, peu importe l’impact. L’important, c’est d’avoir répondu. Même si c’est à pas feutrés, dans le respect scrupuleux des lignes rouges américaines.
Une politique du missile désamorcé, où chacun joue son rôle: Washington montre qu’il peut frapper à volonté sans chercher l’escalade. Téhéran montre qu’il peut riposter sans provoquer l’apocalypse. Et le monde entier regarde cette chorégraphie absurde en espérant que personne ne glisse sur une peau de banane stratégique.
Alors bien sûr, cette «riposte» ne convaincra personne. Ni les Iraniens qui voient bien qu’on leur vend une victoire en carton. Ni les Américains qui savent que l’Iran a soigneusement évité de les toucher.
Mais après tout, peut-être est-ce ça, la véritable leçon: quand la guerre devient une mise en scène permanente, le pire n’est plus l’ennemi du mieux.
C’est le ridicule qui menace. Et ce soir, entre les B-2 furtifs et les missiles d’opérette, c’est bien lui qui a triomphé. Tant mieux, peut-être.
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