L'activité des éditeurs français en 2024 au plus bas depuis quatre ans
Le président français Emmanuel Macron (au centre), la ministre française de la Culture Rachida Dati (à droite) et le président du festival, président du Syndicat national de l'édition (SNE) - SNE) et PDG de Media-Participations, Vincent Montagne (au centre à gauche), visitent le Festival du Livre de Paris au Grand Palais, le 11 avril 2025. ©Ludovic MARIN / POOL / AFP

L’édition française traverse en 2024 sa plus mauvaise année depuis la pandémie: moins de livres, moins de lecteurs. Face à un marché en repli, concurrencé par d’autres loisirs et fragilisé par l’érosion du goût de la lecture, seule la littérature, portée par la romance et le polar, résiste encore.

Le chiffre d'affaires des éditeurs français a atteint en 2024 son niveau le plus bas depuis quatre ans, avec moins de publications face à une demande de livres qui diminue, a indiqué leur organisation professionnelle jeudi.

Ce chiffre d'affaires est tombé à 2,90 milliards d'euros, en baisse de 1,5% par rapport à l'année précédente, selon le Syndicat national de l'édition (SNE).

Pour trouver une année moins bonne, il faut remonter à 2020, où les librairies avaient fermé pendant de longs mois pour cause de pandémie.

L'édition française a vendu 426 millions d'exemplaires en 2024, soit 3,1% de moins qu'en 2023, et 12,4% de moins qu'en 2021, vue comme une très bonne année.

Le secteur doit s'adapter au rétrécissement de son marché, qui n'est pas spécifique à la France, le livre souffrant fortement de la concurrence d'autres loisirs.

Les éditeurs français ont publié 36.232 nouveaux titres en 2024, soit 1,6% de moins qu'en 2023, et 18,9% de moins qu'en 2019.

«Les premiers mois de 2025 confirment, voire accentuent, l'ensemble des tendances observées en 2024 avec une baisse en valeur sur tous les segments, à l'exception de la littérature», a souligné le président du SNE, Vincent Montagne, dans un commentaire de ces chiffres annuels.

Il cite plusieurs «facteurs défavorables» comme le «développement rapide du livre d'occasion», la réduction des montants offerts aux jeunes lecteurs avec le Pass Culture et l'érosion du goût pour la lecture, «en particulier chez les jeunes».

Les ventes ne reculent pas qu'auprès des lecteurs français: c'est aussi le cas auprès des homologues qui pourraient traduire les auteurs francophones. «Il faut de plus en plus d'énergie et de force de persuasion pour convaincre les éditeurs étrangers», rapporte le SNE.

Un seul segment voit son chiffre d'affaires augmenter, la littérature (+5,7%), qui est aussi le plus important et représente 24% du marché. Pour le SNE, «celle-ci a bénéficié du dynamisme de la romance et du vif succès de nouveautés en romans policiers», ainsi que de «la bonne santé du format de poche».

Dans les autres segments, par ordre de taille, le chiffre d'affaires baisse en BD (-5,0%), en jeunesse (-3,8%), dans les sciences humaines et sociales (-1,6%) et dans les livres pratiques (-0,7%).

Avec AFP

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