Un toit pour 100.000 dollars: la Banque de l’habitat muscle ses prêts
©Ici Beyrouth

Vous rêviez d’acheter un chez-vous sans vendre un rein ni appeler un oncle d’Amérique? Bonne nouvelle: la Banque de l’habitat (BDH) a entendu les prières des candidats au logement! Grâce à une injection de fonds providentielle et, semble-t-il, bien négociée, le plafond des prêts subventionnés au logement passe de 50.000 à 100.000 dollars. Un grand bol d’air pour les foyers libanais à revenus modestes ou moyens.

La Banque de l’habitat (BDH) a relevé le plafond des prêts subventionnés au logement à 100.000 dollars. Pas de baguette magique, mais une ligne de crédit: «Ce relèvement du plafond des prêts de 50.000 dollars à 100.000 dollars a été rendu possible grâce à une enveloppe, toujours en cours de négociation, allouée par le Fonds du Qatar à la Banque de l'habitat», indique Antoine Habib, PDG de la BDH, à Ici Beyrouth. Une main tendue vers les ménages qui veulent bâtir un avenir, brique par brique.

Pourquoi maintenant?

Comme l’explique M. Habib, les bombardements israéliens ont entraîné un déplacement massif de populations vers le centre et le nord du pays. Résultat: la demande explose, les prix s’envolent, et les 50.000 dollars d’hier ne suffisent plus à acheter un simple cabanon.

«Avec ce nouveau seuil de 100.000 dollars, les critères d’éligibilité vont aussi évoluer, précise M. Habib. Jusqu’à présent, les revenus admissibles allaient de 1.200 à 1.500 dollars pour des prêts jusqu’à 40.000 dollars, et de 1.500 à 2.000 dollars pour des prêts jusqu’à 50.000 dollars. Pour les prêts atteignant 100.000 dollars, les revenus familiaux mensuels devront désormais se situer entre 2.500 et 5.000 dollars.»

Ces revenus englobent les salaires de l’ensemble des membres de la famille: époux, épouse, enfants, grands-parents, voire garants. «Les attestations de salaire doivent être délivrées par les employeurs», souligne-t-il.

Les demandes doivent être soumises en ligne via la plateforme de la banque. Une fois les documents complétés et la demande approuvée, les fonds sont débloqués.

«Les autres conditions, elles, restent inchangées: remboursement sur 20 ans avec un taux d’intérêt de 6%», assure M. Habib.

Et ce n’est pas tout: la Banque de l’habitat est en pourparlers avec le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement, tandis que le Qatar s’est engagé à accorder un prêt distinct de 100 millions de dollars pour la reconstruction des logements touchés par les frappes israéliennes. Ces crédits, d’un montant compris entre 10.000 et 50.000 dollars, seront remboursables sur 15 ans, avec 2 ans de grâce.

«Pas de discrimination régionale»

La Banque de l’habitat a formellement démenti les rumeurs parues dans certains médias, selon lesquelles les régions du Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth seraient exclues des prêts, car considérées comme des «zones à risque». «Aucune discrimination géographique n’est appliquée, affirme la banque. Les prêts sont accessibles à tous les Libanais répondant aux critères, quel que soit leur lieu de résidence. La plateforme électronique évalue les demandes de façon neutre et équitable.»

Si acheter un toit au Liban relève souvent du parcours du combattant, ce relèvement à 100.000 dollars redonne un peu d’espoir. Le chemin reste long, mais au moins, la première pierre est posée. Et cette fois, elle est un peu plus grosse.

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