
Le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas dans la guerre à Gaza, a fait état d'une «fenêtre d'opportunité» créée par le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, en vue de parvenir à une trêve dans le territoire palestinien.
Dans un entretien accordé à l'AFP vendredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, a précisé que Doha et les autres médiateurs à Washington et au Caire s'efforcent à présent «d'utiliser l'élan créé par le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël pour relancer les pourparlers sur Gaza».
«Si nous ne profitons pas de cette fenêtre d'opportunité et de cet élan, ce sera une occasion perdue parmi tant d'autres dans un passé proche. Nous ne voulons pas que cela se reproduise», a déclaré le porte-parole, qui est également un conseiller du Premier ministre du Qatar.
Le président américain Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza était «proche» et pourrait intervenir dès «la semaine prochaine» pour mettre fin à la guerre dévastatrice qui fait rage depuis plus de 20 mois dans le territoire palestinien.
M. Al-Ansari a expliqué qu'il n'y avait pas de cycle de négociations en cours entre les parties, mais que le Qatar était «fortement impliqué dans les discussions avec chaque partie séparément».
Les médiateurs sont engagés depuis des mois dans des négociations avec Israël et le Hamas visant à mettre fin à la guerre.
Une trêve de deux mois, obtenue lors de l'entrée en fonction de M. Trump en janvier, s'est effondrée en mars, Israël ayant depuis lors intensifié ses opérations militaires dans la bande de Gaza.
«Nous avons vu la pression américaine et ce qu'elle peut accomplir», a déclaré M. Ansari en faisant référence à la trêve de janvier qui avait permis la libération de dizaines d'otages détenus par le Hamas en échange de centaines de prisonniers palestiniens.
Dans le contexte de l'intervention des États-Unis pour un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, il n'est pas «farfel» selon lui de penser que les pressions exercées par Washington pourraient permettre d'obtenir une nouvelle trêve à Gaza.
«Nous travaillons très étroitement avec eux pour nous assurer que la communauté internationale dans son ensemble, et en particulier les États-Unis, exerce la pression nécessaire pour que les deux parties s'assoient à la table des négociations», a déclaré M. Ansari.
Au sujet de l'attaque iranienne contre une base militaire américaine située au Qatar lundi dernier, M. Ansari a dit qu'au moment où les dirigeants du Qatar réfléchissaient à la réaction à apporter à cette attaque sur leur sol, le président américain avait téléphoné à l'émir du Qatar pour lui dire: «il y a une possibilité de stabilité régionale (...) et Israël a accepté un cessez-le-feu».
«Le Qatar aurait pu décider d'une escalade», a déclaré M. Ansari. «Mais parce qu'il y avait une chance de paix, nous avons opté pour cette solution», a-t-il ajouté.
L'Iran a lancé son attaque contre la base américaine au Qatar, au lendemain de bombardements américains sur trois sites nucléaires iraniens.
Un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, annoncé par le président Donald Trump, est entré en vigueur mardi dernier après une guerre de 12 jours déclenchée par Israël.
AFP
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