
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou «doit quitter ses fonctions», a déclaré son prédécesseur Naftali Bennett, qualifiant de «désastre» sa gestion du pays dans un entretien diffusé samedi, où il prend soin de ménager le suspense sur ses propres intentions.
L'actuel chef du gouvernement «est au pouvoir depuis 20 ans [...] c'est trop, ce n'est pas sain», «il porte [...] une lourde responsabilité dans les divisions de la société israélienne», et «doit partir», estime M. Bennett dans un entretien à la chaîne 12 (privée).
Naftali Bennett, alors chef du parti Nouvelle Droite, avait contribué en 2021 à écarter M. Netanyahou du pouvoir après 12 années sans discontinuer à la tête du gouvernement.
Mais sa fragile coalition avec le centriste Yaïr Lapid, aujourd'hui chef de l'opposition, n'avait tenu qu'un an.
M. Bennett ne s'était ensuite pas représenté aux élections anticipées qui avaient suivi, et qui s'étaient soldées par le retour aux affaires de M. Netanyahou, grâce au soutien de partis d'extrême droite et de formations ultraorthodoxes juives.
Depuis plusieurs mois, M. Bennett semble préparer un retour en politique, et plusieurs sondages le présentent comme le mieux placé pour battre M. Netanyahou en cas d'élections.
Dans son interview diffusée samedi, l'ancien Premier ministre évoque longuement la récente guerre contre l'Iran. La décision d'attaquer Téhéran «était très bonne» et «s'imposait», mais l'offensive israélienne n'aurait pas été possible s'il n'en avait pas lui-même posé les bases lors de son passage à la tête du gouvernement, de juin 2021 à juin 2022, a-t-il estimé.
Concernant la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël, M. Bennett estime par ailleurs que «les performances de [l'armée israélienne] à Gaza sont exceptionnelles», mais que «la gestion politique du pays» est «une catastrophe, un désastre».
«Face à l'incapacité du gouvernement à trancher», il «propose de conclure dès maintenant un accord global [permettant la] libération de tous les otages» encore détenus à Gaza et «de laisser à un futur gouvernement la tâche d'éliminer le Hamas».
Esquivant plusieurs questions sur ses intentions en cas de scrutin, M. Bennett a répondu qu'il n'était «pas en train de composer des listes».
La législature actuelle s'achève en novembre 2026, mais des élections anticipées sont toujours possibles d'ici là.
AFP
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