Le budget Trump divise les républicains et scandalise les démocrates
Le Capitole des États-Unis, le 29 juin 2025 à Washington. Les sénateurs républicains ont travaillé toute la nuit et ont lu une nouvelle version du « One, Big, Beautiful Bill », à l'approche de la date butoir du 4 juillet fixée par le président américain Donald Trump. ©TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les sénateurs américains pourraient adopter dès lundi le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, qui affiche sa confiance malgré des réticences jusque dans son propre camp républicain.

Le «One great big beautiful bill», comme l'a rebaptisé pour l'occasion le président américain avec son emphase coutumière, «avance bien», s'est félicité lundi M. Trump sur son réseau Truth Social.

«L'administration Trump a considérablement réduit les coûts pour les consommateurs américains. Jamais rien de tel n'avait été réalisé auparavant!», a ajouté le président américain, en défense de sa «grande et belle loi» budgétaire, pièce maîtresse de son programme économique.

Une manière pour lui de mettre la pression sur la chambre haute du Congrès, qui a officiellement commencé l'examen du texte samedi soir.

Le président Trump tient absolument à ce que ce projet de loi parvienne sur son bureau pour promulgation avant vendredi, jour de la fête nationale.

Les sénateurs démocrates, critiques du texte, ont insisté pour qu'il soit lu en intégralité devant les élus. La lecture du millier de pages a donc repoussé d'environ seize heures le début des débats.

Des sénateurs républicains récalcitrants avaient déjà retardé l'ouverture officielle de l'examen, certains souhaitant apporter des modifications de fond au texte avant de le soumettre au vote dans l'hémicycle.

La motion d'ouverture a ainsi été adoptée de justesse par 51 voix pour, 49 contre (dont 2 républicains).

Avant la fête nationale?

Le vote au Sénat du projet de loi, déjà adopté par la Chambre des représentants, pourrait intervenir lundi. Interrogée sur CNN, la sénatrice républicaine d'Alabama, Katie Britt, a estimé qu'il aurait «probablement» lieu à cette date.

La navette parlementaire le fera ensuite revenir devant la chambre basse pour approuver la version révisée.

Jeudi, M. Trump avait exhorté les sénateurs républicains à passer outre leurs réticences sur certains points de sa loi et à adopter le plus rapidement possible le texte.

Il avait accusé les démocrates de retarder la procédure pour des raisons politiques. «Il y a beaucoup de mauvaises personnes dans le Parti démocrate», a-t-il déclaré lors d'une interview diffusée dimanche sur la chaîne Fox News.

Le projet de loi budgétaire prévoit la prolongation de crédits d'impôt massifs adoptés lors du premier mandat de M. Trump, mais aussi l'élimination de l'imposition sur les pourboires, ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l'immigration.

Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d'estimer de manière non partisane l'impact des projets de loi sur les finances publiques, estimait dimanche que celui-ci augmenterait la dette publique de plus de 3.000 milliards de dollars d'ici 2034.

Un projet «insensé» pour Musk

Pour compenser l'extension de ces crédits d'impôt, évalués à 4.500 milliards de dollars, le parti présidentiel a prévu notamment de sabrer dans Medicaid, programme public d'assurance santé dont dépendent des millions d'Américains aux revenus modestes, de réduire fortement le programme Snap, principale aide alimentaire du pays, et de revenir sur des incitations fiscales aux énergies renouvelables.

L'opposition démocrate, minoritaire dans les deux chambres, ne cesse de critiquer des réductions d'impôts pour les plus riches au détriment d'une classe ouvrière déjà accablée par l'inflation.

Ancien soutien de M. Trump, le milliardaire Elon Musk a une nouvelle fois exprimé samedi sur X son opposition à ce projet de loi qu'il juge «complètement insensé et destructeur» car, selon lui, il «favorise les industries du passé tout en causant de graves dommages aux industries de l'avenir».

«Il détruira des millions d'emplois en Amérique et causera un immense préjudice stratégique à notre pays», a mis en garde celui qui, avant de rompre spectaculairement avec M. Trump, avait été chargé de mettre en place la commission fédérale Doge, missionnée pour faire fondre les dépenses publiques fédérales.

AFP

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