La plateforme Jamendo accuse Nvidia et Suno d'entraîner leurs IA avec sa musique
La plateforme Jamendo accuse Nvidia et Suno d’avoir utilisé illégalement des milliers de ses titres pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle. ©Site Web officiel de Jamendo Music

La plateforme musicale luxembourgeoise Jamendo a réitéré mardi auprès de l'AFP ses accusations envers Nvidia et Suno, à qui elle reproche d'avoir utilisé frauduleusement plusieurs milliers de titres de son catalogue afin d'entraîner leurs modèles d'intelligence artificielle (IA).

Après des mois de différends, Jamendo entend saisir la justice pour «l'utilisation non autorisée de sa musique», a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

«Nous déposerons le dossier devant les tribunaux de Luxembourg», a précisé Alexandre Saboundjian, patron de Jamendo et de Winamp, deux plateformes dans le giron de la société belge Llama Group.

«La période où on était en mode ‘essayons de discuter’, aujourd'hui, elle est dépassée», a-t-il ajouté.

Jamendo est divisée en deux branches: un site de streaming gratuit et un catalogue de musique libre de droits (quelque 300.000 œuvres, environ 50.000 artistes indépendants) pour usage commercial via l'achat de licences.

C'est dans Jamendo Licensing qu'une fuite massive de données a été constatée il y a six mois. «Une partie de ce catalogue, puisqu'on parle ici de 50.000 chansons, a été utilisée par plusieurs sociétés dans le cadre de projets pour entraîner un moteur d'intelligence artificielle», a retracé M. Saboundjian.

Au premier rang figurent le géant américain des puces électroniques Nvidia et son générateur audio par IA appelé Fugatto, ainsi que la start-up américaine Suno, également à l'origine d'un programme de génération de chansons, selon Jamendo.

Crédits, genres ou encore paroles: les métadonnées associées à ces titres ont aussi été aspirées, autant d'informations précieuses qui peuvent alimenter des modèles d'IA.

«On ne rejette pas du tout l'intelligence artificielle par principe» et «d'autres sociétés ont une licence avec nous dans le cadre de cet usage», a souligné le PDG, critiquant une «course à la rapidité» dans ce domaine au détriment des règles légales.

L'industrie musicale est secouée par l'utilisation non autorisée de ses contenus pour développer des interfaces d'IA générative, comme Suno ou encore Udio.

En juin 2024, la Recording Industry Association of America, organisation interprofessionnelle américaine, avait intenté une action en justice contre Suno et Udio. Sans réelle avancée un an plus tard, les trois majors américaines, Universal, Warner et Sony, sont entrées en négociations avec ces entreprises, dans l'objectif d'un accord visant notamment à rémunérer les auteurs.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire