Aux États-Unis comme à l'international, Trump enchaîne les succès
Le président américain Donald Trump fait un geste alors qu'il monte sur scène pour prononcer un discours lors de la célébration « Salute to America » au Iowa State Fairgrounds à Des Moines, le 3 juillet 2025. © ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

L'adoption par le Congrès de sa vaste loi budgétaire est une nouvelle victoire pour Donald Trump qui enchaîne les succès depuis deux semaines, tant sur le plan national qu'international.

Frappes américaines qui ont conduit à un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, accord sur les dépenses de l'Otan, décision de la Cour suprême favorable à l'exécutif : Donald Trump a le vent en poupe.

Après l'adoption jeudi par le Congrès de son mégaprojet de loi budgétaire, pièce maîtresse de son programme de second mandat, le dirigeant républicain de 79 ans va pouvoir désormais savourer.

Le texte sera promulgué officiellement à la Maison Blanche vendredi, jour de fête nationale aux États-Unis. Un bombardier furtif B-2, le type d'avion utilisé lors des raids sur les sites nucléaires iraniens, devrait survoler les lieux.

«L'été Trump sera chaud», a lancé la Maison Blanche sur les réseaux sociaux.

Le chef de cabinet adjoint de M. Trump, Dan Scavino, a quant à lui mis en ligne une vidéo où l'on voit le républicain lancer à ses soutiens lors d'un meeting de campagne en 2016 : «Nous allons tellement gagner que vous en aurez peut-être même assez de gagner. Et vous direz: "S'il vous plaît, s'il vous plaît. C'est trop de victoires".»

L'ex-magnat de l'immobilier s'est vanté d'avoir conclu plusieurs accords ces dernières semaines, mais le projet de loi est sans doute sa plus grande victoire.

Ce texte lui permet d'honorer nombre de promesses faites durant sa campagne, notamment les réductions d'impôts et le financement de sa politique d'expulsion massive de migrants.

Son adoption a également prouvé sa capacité à faire rentrer les républicains dans le rang malgré des luttes intestines et un conflit majeur avec son ancien allié, le milliardaire Elon Musk.

Surtout, pour un homme qui rêve de rejoindre le panthéon des présidents américains dont les visages sont gravés sur le Mont Rushmore (centre), cette adoption devrait consolider son héritage.

Contrairement à la série de décrets présidentiels qu'il a signés, mais qui peuvent être annulés par ses successeurs, le texte grave dans la loi sa ligne dure en matière de politique intérieure.

«Impact énorme» 

Donald Trump doit cependant encore relever une série de défis.

Il va devoir d'abord faire le service après-vente de sa loi qui, selon les sondages, est impopulaire chez les Américains en raison de grandes coupes dans les aides sociales et des réductions fiscales accordées aux plus aisés.

«Le travail ne fait que commencer», a déclaré sur la chaîne Fox News, Karl Rove, chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche sous George W. Bush.

La loi va avoir un «impact énorme» sur les élections américaines de mi-mandat en 2026, juge l'ex-conseiller qui prédit que les démocrates vont s'en emparer alors que des millions d'Américains vont se rendre compte qu'ils perdent leur couverture médicale.

Cette série de succès a aussi renforcé la confiance de Donald Trump en lui-même, lui qui avait déclaré avoir été «sauvé par Dieu pour rendre à l'Amérique sa grandeur» après avoir survécu à une tentative d'assassinat en 2024.

Mais les prochaines victoires pourraient être bien plus difficiles à obtenir.

Après le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, M. Trump cherche à mettre fin à la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas en cours depuis près de deux ans.

Il a souhaité jeudi que les habitants de Gaza soient «en sécurité», alors qu'il s'apprête à recevoir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou la semaine prochaine à la Maison Blanche pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu.

Sa promesse de campagne de mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine en 24 heures est également dans l'impasse.

Il a reconnu ne pas «avoir fait de progrès» en faveur d'un cessez-le-feu lors d'une sixième conversation téléphonique jeudi avec le président russe Vladimir Poutine.

Par ailleurs, le président est toujours engagé avec de nombreux pays dans un bras de fer sur les droits de douane dont la suspension provisoire doit prendre fin le 9 juillet.

Il souhaite que ces derniers se soumettent et parviennent à un accord, sous peine de surtaxes punitives. Il a déclaré qu'il prévoyait d'informer dès vendredi les partenaires commerciaux des États-Unis à quels droits de douane ils seraient soumis. Mais les marchés mondiaux restent en proie à l'incertitude.

Par Danny KEMP/AFP

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