L'écrivain Boualem Sansal toujours dans l'attente d'une hypothétique grâce présidentielle
Cette photo d'archive prise le 4 septembre 2015 à Paris montre l'écrivain algérien Boualem Sansal. Le Grand Prix du Roman, prix littéraire décerné par l'Académie française pour un roman individuel, a été attribué conjointement le 29 octobre 2015 à Boualem Sansal et à l'écrivain français Hedi Kaddour. ©Joël SAGET / AFP

Emprisonné depuis novembre 2024, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 80 ans, n’a pas été inclus dans la vague de grâces présidentielles annoncée par Alger, à l’occasion de la fête de l’indépendance. Condamné à cinq ans de prison pour atteinte à l’unité nationale, il reste dans l’attente d’un éventuel pourvoi en cassation, alors que sa situation continue d’alimenter les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie.

Emprisonné depuis plus de sept mois, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, dont les proches espéraient une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance de l'Algérie ce 5 juillet, reste dans l'attente d'un potentiel geste de clémence.

Dans un communiqué, la présidence algérienne a annoncé vendredi une grâce pour plusieurs milliers de personnes, précisant que seraient exclues de cette mesure les personnes "définitivement condamnées" pour toute une série d'infractions, dont l'atteinte à l'unité territoriale.

Or M. Sansal, 80 ans, a été reconnu coupable d'atteinte à l'unité nationale et condamné à cinq ans de prison, un verdict confirmé mardi en appel.

La présidente du tribunal lui a signifié qu'il avait huit jours pour former un pourvoi en cassation.

Interrogé par l'AFP à ce sujet, le nouvel avocat français de l'écrivain, Pierre Cornut-Gentille, avait dit à l'issue de l'audience qu'il allait discuter avec son client de cette éventualité.

Des proches, dont les deux filles de l'écrivain, avaient émis l'espoir qu'il soit gracié pour le 5 juillet, à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.

Le Premier ministre français François Bayrou avait lui aussi dit espérer "des mesures de grâce" présidentielle, en qualifiant sa situation d'"insupportable".

M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate selon ses proches, avait été condamné en mars en première instance pour avoir notamment déclaré en octobre dernier au média français d'extrême droite Frontières que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc, particulièrement les villes d'Oran et Mascara (ouest algérien).

Boualem Sansal fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger le 16 novembre dernier.

Cette affaire a envenimé une brouille entre Paris et Alger, née en juillet 2024 de la reconnaissance par la France d'un plan d'autonomie "sous souveraineté marocaine" pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis 50 ans le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.

La crise a été marquée par des expulsions de diplomates de part et d'autre et un gel de toutes les coopérations.

Avec AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire