Basket - Finale: Riyadi tire le premier, La Sagesse sous pression
Sekou Doumbouya ajuste son lancer sous le regard des Jaunes, mais c’est bien Riyadi qui a raflé la première manche. ©Sarkis Yeretsian

Le champion en titre a lancé les hostilités comme il fallait. Vainqueur 86-81 à Manara, Riyadi mène 1-0 face à La Sagesse dans cette finale au meilleur des sept manches. Les Verts, battus pour la sixième fois cette saison par les Jaunes, doivent réagir dimanche pour ne pas se retrouver déjà au pied du mur.

Même sans son roi, Riyadi garde la couronne en vue. En l’absence de son maître à jouer Wael Arakji, blessé à l’épaule en Ligue des champions asiatique, le champion en titre n’a pas tremblé. Vendredi soir, dans une salle Saëb Salam chauffée à blanc, les Jaunes ont dominé leur éternel rival de La Sagesse (86-81) pour prendre les commandes de la finale du Championnat libanais de première division.

Un classique au goût de déjà-vu

Cette victoire est la sixième consécutive cette saison de Riyadi face aux Verts (3 en championnat, 3 en Wasl). Et le club de Manara n’a plus perdu contre La Sagesse sur son parquet depuis… 2016. L’histoire ne dit pas si la malédiction se poursuivra à Ghazir dimanche, mais les hommes de Linos Gavriel ont bien du mal à briser le plafond jaune.

Le match

Si les premières minutes ont été équilibrées (24-16, 23-27 à la mi-temps), Riyadi a ensuite pris jusqu’à 12 points d’avance dans plusieurs quarts-temps, sans jamais réellement décrocher son adversaire, accrocheur jusqu’au bout. La Sagesse est revenue, a menacé, mais n’a jamais su prendre les devants.

L’ambiance au rendez-vous

Dans une atmosphère incandescente, plus de 2.000 spectateurs ont assisté à cette première manche de haute intensité. Parmi eux, le président du Conseil des ministres, Nawaf Salam, et son épouse, Sahar Baasiri, le député Jihad Pakradouni, le président de la fédération Akram Halabi, et une foule de supporters en fusion des deux camps.

Un collectif efficace

En l’absence d’Arakji et d’Amir Saoud, c’est l’Australien Thon Maker qui a pris le relais avec une ligne de stats majeure: 21 points, 14 rebonds et 5 contres! Hayk Gyokchyan (16 pts, 9 rebonds) et Marcus Hunt (13 pts, 6 passes) ont assuré l’intérim, bien accompagnés par Ali Mansour (12 pts, 7 assists) et l’Américain Keron Deshields (12 pts).

Les Verts répliquent sans conclure 

La Sagesse n’a pas démérité. Le Franco-Guinéen Sekou Doumbouya a impressionné (22 pts, 11 rebonds, 4 passes), tout comme Omar Jamaleddine (17 pts, 12 rebonds, 2 contres). Le meneur américain Stefan Moody (16 pts, 8 rebonds, 4 passes) et Gérard Hadidian (14 pts) ont apporté leur pierre à l’édifice, mais sans réussir à inverser le cours de l’histoire.

Les chiffres du combat

Riyadi a dominé au niveau collectif avec 39 rebonds (dont 10 offensifs), 26 passes décisives, 9 interceptions et 7 contres. La Sagesse, elle, a pris 43 rebonds (35 défensifs), mais perdu en précision à 3 points (5/21 contre 9/33 pour Riyadi) et en efficacité dans la circulation (14 passes seulement, pour 2 interceptions).

Un duel historique qui écrase la concurrence

Ce n’est pas la première fois que les deux géants se croisent en finale. Il s’agit même de leur neuvième confrontation au sommet : Riyadi mène 5 victoires à 2, avec une finale annulée en 1996. La Sagesse n’a plus battu Riyadi en finale depuis 2003.

Au total, Riyadi vise un 19e titre national – un record absolu –, tandis que La Sagesse, huit fois championne entre 1994 et 2004, rêve de renouer avec son glorieux passé. Entre eux, ils se partagent presque tous les titres depuis trois décennies, ne laissant que des miettes à Beirut Club, à Champville, au Homenetmen, à Aamal Bikfaya passés brièvement dans la lumière.

Au vu des dynamiques actuelles, Riyadi semble mieux armé: solide collectivement, expérimenté, constant dans l’effort. La Sagesse, de son côté, alterne le chaud et le froid depuis le début des play-offs. Et en finale, l’inconstance se paie comptant.

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