Le chef d’un groupe armé palestinien admet coopérer avec l’armée israélienne à Gaza
Des enfants palestiniens dans une rue jonchée des décombres d'un bâtiment visé par une frappe israélienne dans le quartier de Cheikh Radwan, le 6 juillet 2025. ©Bashar Taleb / AFP

Le chef d'un groupe armé palestinien opposé au Hamas a reconnu dimanche, dans un entretien diffusé par une radio israélienne, qu'il coopère avec l'armée israélienne pour mener des actions dans le sud de la bande de Gaza.

 

Yasser Abou Chabab affirme pouvoir se déplacer «librement» dans les zones sous contrôle de l'armée israélienne, avec laquelle il dit communiquer avant les opérations de son groupe armé.

«Nous les tenons juste informés, mais nous menons seuls les actions militaires», dit-il dans un entretien à Makan, la radio publique israélienne en langue arabe.

Le chef du groupe armé évoque «un soutien logique et financier venant de plusieurs parties», sans citer directement Israël. «Il y a des choses dont nous ne pouvons pas parler publiquement».

Les autorités israéliennes avaient reconnu en juin soutenir et armer un clan palestinien opposé au Hamas, sans nommer directement celui dirigé par Yasser Abou Chabab.

«Nous agissons de diverses manières contre le gouvernement du Hamas», avait dit le porte-parole de l'armée israélienne Effie Defrin.

Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit M. Abou Chabab comme le chef d'un «gang criminel» opérant dans la région de Rafah, une ville à cheval entre la bande de Gaza et l'Égypte, et accusé de piller des camions d'aide humanitaire à Gaza.

«Nous n'appartenons à aucune idéologie ou organisation politique», soutient Yasser Abou Chabab dans son entretien avec Makan, disant lutter contre «l'injustice» et la «corruption» du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

«Nous continuerons à nous battre, peu importe le sang versé», ajoute-t-il. «En ce moment, le Hamas est en train d’agoniser. Ils savent que leur fin est proche».

Une cour militaire dépendant du Hamas a donné mercredi dix jours à M. Abou Chabab pour se rendre afin d'être jugé.

Un groupe de plusieurs mouvements palestiniens a accusé dimanche sa milice, nommée les «Forces populaires», de «collaborer sans honte avec l'ennemi».

«Ils sont rejetés par l'ensemble de notre peuple», a affirmé ce groupe dans un communiqué. «Nous ne leur accorderons aucune clémence, ni à quiconque suit leurs traces en aidant l'occupation (israélienne). Ils seront traités comme il se doit, en traîtres et collaborateurs».

AFP

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