Les forces syriennes entament leur retrait de Soueida
Des véhicules circulent alors que des membres de la communauté druze des deux côtés traversent la zone tampon entre la Syrie et les hauteurs du Golan annexées par Israël, près de Majdal Shams, le 16 juillet 2025. ©Jalaa Marey / AFP

   

L'armée syrienne a entamé mercredi son retrait de la ville à majorité druze de Soueida (sud), a indiqué le ministère de la Défense, après l'annonce d'un cessez-le-feu pour mettre fin aux violences intercommunautaires meurtrières.

«Les forces de l'armée ont commencé à se retirer de la ville de Soueida en application des termes de l'accord conclu après la fin des opérations de ratissage contre les groupes hors-la-loi», a indiqué le ministère dans un communiqué. Il ne fait pas mention du retrait d'autres forces syriennes déployées dans la ville.

Un premier cessez-le-feu proclamé mardi était resté sans effet dans cette région du sud de la Syrie où les violences ont fait plus de 300 morts depuis dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Une source du ministère de l'Intérieur, citée par l'agence officielle Sana, a annoncé qu'un «accord a été conclu pour un cessez-le-feu à Soueida».

Un des trois principaux chefs religieux druzes syriens, le cheikh Youssef al-Jarbouh, a lu dans une vidéo diffusée par la télévision officielle les dix points de l'accord, qui prévoit «l'intégration totale de la province» de Soueida «dans l'État syrien».

Les zones druzes étaient jusque-là contrôlées par des combattants de cette minorité, qui s'étaient déclarés prêts, après la prise du pouvoir à Damas par une coalition islamiste ayant renversé le président Bachar al-Assad en décembre, à intégrer les forces de sécurité.

L'accord prévoit notamment «un arrêt total et immédiat de toutes les opérations militaires», la formation d'un comité regroupant des représentants de l'État syrien et des chefs spirituels druzes pour surveiller sa mise en œuvre.

Le texte assure qu'il ne sera pas porté atteinte aux civils ni à leurs propriétés, alors que des témoins et des ONG ont fait état d'exactions au cours des derniers jours, dont des exécutions sommaires et des pillages.

Il prévoit également «la libération des détenus» et de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues au cours des récentes violences.

Après l'annonce du cessez-le-feu, un influent chef religieux druze, le cheikh Hikmat al-Hejri, l'a rejeté. «Il ne peut pas y avoir d'accord ou de négociations avec ces bandes armées qui se font appeler gouvernement», a-t-il dit.

Cheikh Hejri avait lancé mercredi matin un appel au président américain Donald Trump, au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «et à tous ceux qui ont une influence dans le monde», leur demandant de "sauver Soueida". Il avait appelé mardi les combattants de cette minorité à ne pas déposer les armes.

Mercredi soir, le mouvement des Hommes de la dignité, l'un des deux principaux groupes armés druzes de la région, a de son côté prévenu que «tout accord n'incluant pas le retrait complet des forces d'invasion... serait totalement inacceptable».

Dans un communiqué publié sur Facebook, le groupe a affirmé qu'il poursuivrait le combat tant que «les envahisseurs ne se seront pas retirés de tous les villages et villes qu'ils ont profanés».

Les affrontements ont commencé dimanche entre combattants druzes et tribus bédouines, provoquant l'intervention des forces gouvernementales aux côtés de ces dernières et leur déploiement dans la ville de Soueida.

AFP

 

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