
Les frappes israéliennes sur Damas, mercredi, et la montée des violences à Soueida ont suscité de vives réactions de la part de hauts responsables libanais, qui ont fermement condamné ces actions et appelé à la désescalade.
Le président Joseph Aoun a vu dans les frappes israéliennes sur Damas, «une violation flagrante de la souveraineté d’un État arabe frère». Il a averti qu’une poursuite des attaques israéliennes risque de déstabiliser la région.
Joseph Aoun a réaffirmé la pleine solidarité du Liban avec la Syrie et appelé la communauté internationale à faire respecter le droit international et la souveraineté des États.
Le Premier ministre, Nawaf Salam, a également dénoncé une «violation manifeste de la souveraineté syrienne», ajoutant que «la logique de l’impunité et des messages envoyés par le feu est inacceptable».
M. Salam a exhorté les grandes puissances à intervenir pour faire cesser les frappes israéliennes.
Dans un entretien accordé à la télévision syrienne, l’ancien chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a mis en garde contre les conséquences d’une intervention israélienne en Syrie. «Israël ne protège pas les druzes de Soueida. Il exploite certains individus pour justifier ses actions», a-t-il déploré, en comparant l’intervention de Tel-Aviv dans le conflit à «son ingérence durant la guerre libanaise» de 1975.
M. Joumblatt a de nouveau souligné que le dialogue entre les druzes et les autorités syriennes était essentiel pour rétablir le calme à Soueida.
L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a dénoncé une «agression brutale» d’Israël et des «intentions malveillantes» visant à diviser les Syriens. Il a appelé ces derniers à rester vigilants et a sollicité «une réaction ferme des pays arabes et de la communauté internationale aux actions israéliennes».
Le chef du PSP, le député Taymour Joumblatt a souligné pour sa part sur X que «la Syrie ne devait pas abandonner les idéaux de sa révolution», appelant à «une solution politique qui protège le peuple et la dignité de Soueida».
Le PSP a dit pour sa part mener des efforts de haut niveau pour obtenir un cessez-le-feu à Soueida, affirmant que «l’engagement envers un cessez-le-feu constitue la seule voie vers une solution politique juste».
Le député Pierre Bou Assi (Forces libanaises), a également averti sur X que «ce qui se passe avec les druzes de Syrie est extrêmement grave». «Non pas parce que le ciblage d’un groupe mènera à celui d’un autre, comme les chrétiens, mais à cause de cette mentalité totalitaire qui nie aux autres leur foi, leur identité et leur culture», a-t-il déploré.
Mercredi, Israël a bombardé le siège de l’armée syrienne et le palais présidentiel après avoir averti le gouvernement syrien de ne pas s’en prendre à la minorité druze de Soueida, où des affrontements armés se déroulent depuis quelques jours entre la population druze et des bédouins sunnites.
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