Gaza: la Défense civile annonce la mort de 26 Palestiniens près de centres d'aide
Cette photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre une épaisse fumée s’élevant lors d’une frappe israélienne sur le territoire palestinien assiégé, le 17 juillet 2025. ©Jack Guez / AFP

La Défense civile locale a affirmé que 26 Palestiniens avaient été tués et plus de 100 blessés samedi par des tirs israéliens près de centres d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 22 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées près d'un centre au sud de Khan Younès (sud) et quatre près d'un autre au nord de Rafah, attribuant les attaques à des «tirs israéliens».

Les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d'aide humanitaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, selon la même source.

Un témoin a raconté à l'AFP s'être rendu avant l'aube avec cinq membres de sa famille pour chercher de la nourriture dans l'un de ces centres, lorsque des soldats israéliens ont commencé à tirer, selon lui.

«Que des balles»

«Nous n'avons rien pu avoir», a affirmé Abdelaziz Abed, 37 ans. «Chaque jour, je m'y rends et tout ce que nous ne recevons que des balles».

Trois autres témoins ont également accusé les soldats d'avoir ouvert le feu.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué avoir identifié dans le secteur de Rafah des «suspects» qui se sont approchés de soldats.

Ils n'ont pas obtempéré aux appels de quitter les lieux et les soldats ont ouvert le feu en guise d'avertissement, a précisé l'armée, ajoutant avoir reçu des informations sur des victimes.

«Nous examinons l'incident» qui s'est déroulé la nuit à environ un kilomètre du centre d'aide fermé à ce moment-là, selon l'armée.

La GHF avait commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l'ONU sur un risque imminent de famine à Gaza.

L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec cette organisation au financement opaque en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l'aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l'un de ses sites.

En début de semaine, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 «à proximité des sites de la GHF».

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

«Malnutrition aiguë»

«Nous alertons sur le fait que des centaines de personnes, dont le corps est complètement décharné, sont désormais en danger de mort imminente», a déclaré vendredi le médecin Sohaib al-Hums, directeur de l'hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d'Al-Mawassi, à Khan Younès.

Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou vendredi, le pape Léon XIV a exprimé «sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique» à Gaza et appelé à «redynamiser les négociations» en vue d'un cessez-le-feu.

Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'une trêve sont dans l'impasse, la branche armée du Hamas accusant vendredi Israël de les bloquer.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes également enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé en représailles une offensive destructrice dans laquelle au moins 58.765 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire