
Le président de la République, Joseph Aoun, est arrivé à Manama ce mardi, pour une visite officielle hautement symbolique, marquant une nouvelle étape dans le rétablissement des relations entre Beyrouth et les capitales du Golfe. Ce déplacement s’inscrit dans la dynamique diplomatique engagée par le Liban pour réintégrer pleinement le giron arabe, après des années de tensions et de malentendus.
Depuis Manama, M. Aoun a salué les liens historiques qui unissent le Liban au Royaume de Bahreïn. Il a notamment affirmé que le Liban était «fier de ses relations profondément enracinées avec le royaume» et s’est dit «reconnaissant du soutien exprimé par Bahreïn dans divers forums régionaux et internationaux».
Selon le chef de l’État, cette visite constitue «une occasion précieuse pour approfondir la coopération entre le Liban et Bahreïn dans les domaines politique, économique et culturel».
Dans le cadre de ses rencontres officielles, le président Aoun a également exprimé son souhait de mener des «discussions fructueuses avec Sa Majesté le Roi et les hauts responsables bahreïniens», en vue d’explorer de nouvelles pistes de coopération bilatérale et d’échanger sur les grands enjeux régionaux et internationaux.
On rappelle, à cet égard, qu’en octobre 2021, plusieurs monarchies du Golfe, dont Bahreïn, avaient décidé de rappeler leurs ambassadeurs en poste à Beyrouth, à la suite de déclarations controversées de l’ancien ministre de l’Information, Georges Cordahi, qui avait critiqué l’intervention militaire saoudienne au Yémen. Cette crise diplomatique avait entraîné un gel quasi total des relations entre le Liban et plusieurs États du Golfe, accompagné de mesures économiques et sécuritaires: suspension des importations libanaises et interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban.
Dans ce contexte, et dans un entretien accordé au quotidien bahreïni Al-Ayyam, le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, a salué l’importance de la prochaine visite présidentielle, qui vise selon lui à «effacer toute trace de malentendu entre les deux pays, à réaffirmer le respect par le Liban de la souveraineté du Bahreïn et à jeter les bases de partenariats stratégiques adaptés aux défis régionaux actuels».
Il a, de fait, qualifié cette phase de «nouvelle ère» dans les relations entre Beyrouth et Manama, affirmant que «la décision du gouvernement de renouer les liens avec Bahreïn et les autres pays arabes est irréversible».
Soulignant que les relations entre le Liban et Bahreïn n’ont jamais été véritablement rompues, malgré des épisodes de crispation diplomatique, le ministre a indiqué: «S’ils ont pu être altérés par des considérations politiques ou des agissements isolés, ces liens sont toutefois profondément ancrés dans la conscience des deux peuples.» Et de rappeler que le Liban «n’abandonnera jamais son ancrage arabe et ses relations fraternelles avec les pays de la région et n’oubliera pas le soutien constant de Bahreïn, de ses dirigeants et de son peuple».
Le ministre s’est également réjoui de la prochaine réouverture de l’ambassade de Bahreïn à Beyrouth, accompagnée de la nomination d’un ambassadeur résident. «Cela permettra de réactiver la dynamique diplomatique bilatérale et de relancer une coopération plus étroite», a-t-il précisé.
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