
Le président de la République, Joseph Aoun, a assuré que le Liban ne sollicitait pas une aide ponctuelle, mais aspirait à établir des partenariats durables fondés sur la confiance mutuelle et les intérêts communs.
S’étant rendu mercredi au Conseil de développement économique de Bahreïn, au deuxième jour de sa visite officielle dans le Royaume, le chef de l’État a déclaré: «Nous considérons le royaume de Bahreïn comme un partenaire avec lequel nous pouvons entamer une nouvelle phase de coopération efficace, tant sur le plan gouvernemental que privé.» Il a, dans ce contexte, souligné que la stabilité et la relance du Liban servaient les intérêts de l’ensemble de la région.
Dans son discours, le président libanais a insisté sur le caractère stratégique de cette visite: «Ce déplacement n’est pas une simple démarche protocolaire, mais l’expression sincère d’une volonté de construire des partenariats solides dans un contexte régional en mutation».
Il a, par ailleurs, salué l’expérience du pays hôte en matière de diversification économique, d’innovation et d’infrastructures, évoquant l’importance de créer des projets communs, des investissements croisés et de véritables opportunités de développement. «Le Liban suit de près cette trajectoire inspirante, qui pourrait servir de modèle pour la relance de notre propre économie», a-t-il ajouté.
Création d’une mission diplomatique à Beyrouth
Lors de la rencontre officielle, le monarque bahreïni a annoncé la création d'une mission diplomatique permanente du Bahreïn à Beyrouth, marquant ainsi la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
Cette annonce coïncide avec le 53e anniversaire de l'établissement des relations entre le Bahreïn et le Liban.
« Nous sommes fiers d'annoncer l'ouverture d'une mission diplomatique permanente à Beyrouth », a déclaré le roi Hamad, exprimant l'espoir que cette mesure conduise à une coopération renforcée dans tous les secteurs.
Il a souligné le soutien continu du Bahreïn à la souveraineté, à la stabilité et à l'unité du Liban, et s'est montré optimiste quant à la possibilité pour le Liban de retrouver son rôle de leader régional.
Le président Aoun a salué cette décision, affirmant que « chaque Bahreïni à Beyrouth est comme chaque Libanais, un ambassadeur sincère de votre royaume ». Il a ajouté que le Liban se réjouissait de la reprise de la collaboration bilatérale et du retour complet de l'engagement diplomatique.
Les dirigeants ont également souligné l'importance d'activer le comité mixte bahreïni-libanais afin de mettre en œuvre les accords existants et d'explorer de nouvelles opportunités de coopération économique et stratégique.
Coopération et échanges d’expériences
Le ministre bahreïni des Finances, cheikh Salmane ben Khalifa al-Khalifa, a présenté les principaux axes de la stratégie économique de son pays, soulignant le rôle de son pays comme plateforme de services pour les Émirats et l’Arabie saoudite.
De son côté, la ministre du Développement durable, Noor bent Ali Alkhulaif, a exprimé sa volonté de maintenir un dialogue actif avec le Liban. Elle a présenté les avantages des projets d’autonomisation économique et les opportunités offertes aux investisseurs, notamment ceux en provenance du Liban.
Un échange s’est ensuivi sur les domaines de coopération possibles, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’investissement et du développement durable, avec une attention particulière portée au rôle du secteur privé.
À l’issue des présentations, le président Aoun a salué la vision ambitieuse du Royaume, estimant que les perspectives de coopération entre Beyrouth et Manama dépassaient largement le cadre traditionnel. «Du commerce à l’économie numérique en passant par la gouvernance, les champs d’action sont vastes. Le Liban peut s’inspirer de cette dynamique pour bâtir sa propre stratégie de relance», a-t-il affirmé.
Le président a ensuite visité une exposition présentant les grands projets en cours à Bahreïn, avant de se rendre au palais de Gudaibiya, pour un entretien avec le roi de Bahreïn, Hamad ben Isa al-Khalifa.
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