S’ils ont propulsé Michel Aoun à la présidence de la République, serai-je le prochain?
C’est probablement la question qui taraude ceux qui aspirent au titre honorifique de "monsieur le président". Notamment s’ils plongeaient dans le passé de Aoun, depuis qu’il est devenu une équation insoluble après sa nomination à la tête du gouvernement de transition par le président Amine Gemayel le 22 septembre 1988.
Pour comprendre cette trajectoire, il convient de remonter au passé de Michel Aoun au début de la guerre du Liban lorsque, sous le pseudo de «Raad», l’officier Aoun avait pour mission d’assurer la sécurité de Bachir Gemayel. Ou lorsqu’il arborait son plus beau sourire aux côtés du ministre israélien de la Défense Ariel Sharon pendant l’invasion israélienne du Liban en 1982, alors qu’il aspirait aux plus hautes sphères du pouvoir. Ou encore quand il était commandant de la huitième brigade et qu’il avait mené la bataille de Souk al-Gharb contre le Parti socialiste progressiste et les combattants de l’OLP. Sans compter sa rébellion contre le général Ibrahim Tannous, qui était à ce moment-là commandant en chef de l’armée, pour former une brigade qui réponde à son commandement uniquement.
Souvenons-nous qu’il a contourné la loi et modifié la Constitution pour accéder au commandement de l’armée libanaise en 1984; sans compter surtout son retranchement au palais de Baabda alors qu’il était à la tête d’un gouvernement transitoire et non président de la République; tout cela combiné à deux guerres dévastatrices menées contre les forces syriennes et les Forces libanaises. Enfin, vint le coup de grâce qu’il a porté aux institutions en les résumant à sa seule personne et en disposant des deniers publics comme s’il s’agissait des siens.
S'ensuit sa fuite du palais de Baabda vers l’ambassade de France, puis son exfiltration en France même, laissant croire qu’il s’est battu depuis son exil douillet pour mettre fin à l’occupation syrienne du Liban. Néanmoins, son retour en 2005 se fait selon un accord sous le manteau avec ce même occupant, mis en évidence par les discours des suppôts du régime syrien soucieux de lui redorer le blason. En effet, tout a commencé à la veille de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, jusqu’à son retour et l’alliance conclue entre le CPL et le Hezbollah, connue sous l’accord de Mar Mikhaël, ainsi que sa mise en œuvre de l’agenda iranien au Liban.
Tout cela pour s’imposer comme président de la République, allant jusqu’à paralyser le pays et violer la Constitution pour arriver à ses fins, monnayant ainsi sa participation à la confiscation de la souveraineté libanaise et à la transformation de Beyrouth en une capitale supplémentaire placée sous la coupe iranienne.
Peut-être que les aspirants à la magistrature suprême considèrent-ils que le passé sulfureux d’un tel personnage ne l’a pas empêché de réaliser son rêve. Partant, ces derniers estiment qu’ils jouissent de toutes les compétences et caractéristiques requises sur la scène maronite pour accéder à la présidence de la République. Ils sont même disposés à aller encore plus loin que Michel Aoun en termes de concessions pour atteindre le Graal tant convoité.
En outre, leur passé ne les inquiète pas, à comparer avec celui de Michel Aoun. D’ailleurs, ils sont tous logés à la même enseigne dans la mesure où ils ont profité de leurs faits de guerre pour gagner ici et là des strapontins et de l’influence en période de paix.
De plus, le précédent créé par Michel Aoun par la force de l’obstruction a consacré une pratique aux antipodes des constantes de l’accord de Taëf, de la Constitution et de la coexistence entre musulmans et chrétiens, et encore plus des intérêts des Libanais. Dans cette même logique, celui qui aspire à la présidence de la République n’a pas besoin de renoncer à la rhétorique sectaire ou d’être intègre. Il lui suffit de présenter ses lettres de créance au Hezbollah et uniquement au Hezbollah, qui fait fi de tout ce qui a trait à l’État de droit et aux institutions, et à toutes les causes, dont certains pourraient se faire les chantres pour redorer leur blason, telles que la lutte contre la corruption, les réformes, la limitation du pillage des ressources de l'État, le renoncement aux quotas et le ralentissement de l’effondrement du pays en renforçant les institutions.
Dans ce contexte, les critères qui déterminent le choix d'un président de la République sont purement liés à la mise en œuvre de l'agenda iranien. Ainsi, les candidats à même de remplir ce rôle sont pléthore, même s'ils prétendent le contraire. Ils attendent tout simplement leur heure.
Et le Hezbollah en a parfaitement conscience. Le fait qu'il n'ait pas annoncé son candidat à la présidence, en attendant les compromis régionaux et internationaux qui détermineront son choix, est un moyen de pression pour passer au crible les candidats et identifier les plus sérieux d'entre eux qui mériteraient que des efforts soient déployés afin de dépasser les critères aounistes et répondre aux exigences du moment.
C’est probablement la question qui taraude ceux qui aspirent au titre honorifique de "monsieur le président". Notamment s’ils plongeaient dans le passé de Aoun, depuis qu’il est devenu une équation insoluble après sa nomination à la tête du gouvernement de transition par le président Amine Gemayel le 22 septembre 1988.
Pour comprendre cette trajectoire, il convient de remonter au passé de Michel Aoun au début de la guerre du Liban lorsque, sous le pseudo de «Raad», l’officier Aoun avait pour mission d’assurer la sécurité de Bachir Gemayel. Ou lorsqu’il arborait son plus beau sourire aux côtés du ministre israélien de la Défense Ariel Sharon pendant l’invasion israélienne du Liban en 1982, alors qu’il aspirait aux plus hautes sphères du pouvoir. Ou encore quand il était commandant de la huitième brigade et qu’il avait mené la bataille de Souk al-Gharb contre le Parti socialiste progressiste et les combattants de l’OLP. Sans compter sa rébellion contre le général Ibrahim Tannous, qui était à ce moment-là commandant en chef de l’armée, pour former une brigade qui réponde à son commandement uniquement.
Souvenons-nous qu’il a contourné la loi et modifié la Constitution pour accéder au commandement de l’armée libanaise en 1984; sans compter surtout son retranchement au palais de Baabda alors qu’il était à la tête d’un gouvernement transitoire et non président de la République; tout cela combiné à deux guerres dévastatrices menées contre les forces syriennes et les Forces libanaises. Enfin, vint le coup de grâce qu’il a porté aux institutions en les résumant à sa seule personne et en disposant des deniers publics comme s’il s’agissait des siens.
S'ensuit sa fuite du palais de Baabda vers l’ambassade de France, puis son exfiltration en France même, laissant croire qu’il s’est battu depuis son exil douillet pour mettre fin à l’occupation syrienne du Liban. Néanmoins, son retour en 2005 se fait selon un accord sous le manteau avec ce même occupant, mis en évidence par les discours des suppôts du régime syrien soucieux de lui redorer le blason. En effet, tout a commencé à la veille de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, jusqu’à son retour et l’alliance conclue entre le CPL et le Hezbollah, connue sous l’accord de Mar Mikhaël, ainsi que sa mise en œuvre de l’agenda iranien au Liban.
Tout cela pour s’imposer comme président de la République, allant jusqu’à paralyser le pays et violer la Constitution pour arriver à ses fins, monnayant ainsi sa participation à la confiscation de la souveraineté libanaise et à la transformation de Beyrouth en une capitale supplémentaire placée sous la coupe iranienne.
Peut-être que les aspirants à la magistrature suprême considèrent-ils que le passé sulfureux d’un tel personnage ne l’a pas empêché de réaliser son rêve. Partant, ces derniers estiment qu’ils jouissent de toutes les compétences et caractéristiques requises sur la scène maronite pour accéder à la présidence de la République. Ils sont même disposés à aller encore plus loin que Michel Aoun en termes de concessions pour atteindre le Graal tant convoité.
En outre, leur passé ne les inquiète pas, à comparer avec celui de Michel Aoun. D’ailleurs, ils sont tous logés à la même enseigne dans la mesure où ils ont profité de leurs faits de guerre pour gagner ici et là des strapontins et de l’influence en période de paix.
De plus, le précédent créé par Michel Aoun par la force de l’obstruction a consacré une pratique aux antipodes des constantes de l’accord de Taëf, de la Constitution et de la coexistence entre musulmans et chrétiens, et encore plus des intérêts des Libanais. Dans cette même logique, celui qui aspire à la présidence de la République n’a pas besoin de renoncer à la rhétorique sectaire ou d’être intègre. Il lui suffit de présenter ses lettres de créance au Hezbollah et uniquement au Hezbollah, qui fait fi de tout ce qui a trait à l’État de droit et aux institutions, et à toutes les causes, dont certains pourraient se faire les chantres pour redorer leur blason, telles que la lutte contre la corruption, les réformes, la limitation du pillage des ressources de l'État, le renoncement aux quotas et le ralentissement de l’effondrement du pays en renforçant les institutions.
Dans ce contexte, les critères qui déterminent le choix d'un président de la République sont purement liés à la mise en œuvre de l'agenda iranien. Ainsi, les candidats à même de remplir ce rôle sont pléthore, même s'ils prétendent le contraire. Ils attendent tout simplement leur heure.
Et le Hezbollah en a parfaitement conscience. Le fait qu'il n'ait pas annoncé son candidat à la présidence, en attendant les compromis régionaux et internationaux qui détermineront son choix, est un moyen de pression pour passer au crible les candidats et identifier les plus sérieux d'entre eux qui mériteraient que des efforts soient déployés afin de dépasser les critères aounistes et répondre aux exigences du moment.
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