Syrie: quatre morts dans de nouveaux affrontements communautaires au sud
Les forces de sécurité du gouvernement syrien ont installé un checkpoint dans la ville de Busra al-Hariri, à l’est de Soueida, le 20 juillet 2025, afin d’empêcher l’avancée de combattants tribaux armés vers la ville. ©Omar Haj Kadour / AFP

De nouveaux affrontements communautaires dans la province druze de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait au moins quatre morts dimanche, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), marquant le premier incident meurtrier depuis un cessez-le-feu conclu le mois dernier.

En juillet, des combats avaient opposé des combattants druzes et des Bédouins sunnites, entraînant l’intervention de forces gouvernementales et de groupes tribaux venus soutenir les Bédouins. Un cessez-le-feu avait mis fin à une semaine d’affrontements qui, d’après l’OSDH, avaient causé la mort de 1 400 personnes, mais la situation est restée tendue jusqu'à la reprise des violences dimanche.

L’OSDH rapporte que trois membres des forces de sécurité syriennes ont été tués dans des combats contre des factions locales autour de Tal Hadid, à l’ouest de Soueida. Un combattant local a également été tué.

Tal Hadid est un point stratégique en hauteur, permettant à ceux qui le contrôlent d’avoir une vue sur les zones environnantes. Des combats ont aussi éclaté près de la ville de Thaala, après des bombardements à l’artillerie lourde depuis des zones contrôlées par le régime. Des explosions et des tirs ont été entendus dans plusieurs secteurs de Soueida.

L’agence officielle syrienne SANA a accusé des groupes druzes fidèles au chef spirituel Hikmat al-Hijri d’avoir violé le cessez-le-feu en attaquant les forces gouvernementales à Tal Hadid, tuant un officier et en blessant d'autres. Les troupes de Damas auraient repris le contrôle du site dans la matinée.

Un siège imposé par Damas

Selon l’OSDH et des habitants de Soueida, le régime syrien impose un siège à la province pour «contraindre les habitants à se soumettre». Vendredi, des manifestations ont eu lieu pour exiger le retrait des troupes et l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la Jordanie voisine. La route reliant Soueida à Damas est coupée depuis le 20 juillet. Si le régime accuse les groupes druzes d’en être responsables, l’OSDH affirme que ce sont des factions pro-gouvernementales qui bloquent la circulation.

L’ONU a pu faire passer quelques convois d’aide, mais dimanche, une source au ministère de l’Intérieur a déclaré à la télévision publique syrienne que le couloir humanitaire était temporairement fermé, le temps de sécuriser la zone après des violations du cessez-le-feu par des groupes «hors-la-loi».

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre à la suite d’une offensive menée par des islamistes, les minorités syriennes craignent pour leur sécurité. Bien que les nouvelles autorités assurent vouloir protéger toutes les communautés, les massacres de plus de 1 400 Alaouites sur la côte et les violences à Soueida nourrissent les inquiétudes sur leur capacité à gérer les tensions communautaires.

Le gouvernement a promis une enquête sur les violences de juillet à Soueida. La commission d’enquête a tenu sa première réunion samedi.

AFP

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