Six réalisatrices sur dix en lice dans la catégorie long-métrage : la 31e édition du festival de Biarritz dans le sud-ouest de la France illustre le nouveau visage d’un cinéma latino-américain féminisé, « reflet direct d’un mouvement fort dans la société » selon son délégué général.
« On se trouve au moment où les femmes arrivent en masse » dans le cinéma latino-américain, en particulier au Mexique, au Chili et en Argentine, souligne Jean-Christophe Berjon. Alors que les grands festivals sont souvent pointés du doigt pour leur faible représentation féminine (seulement cinq réalisatrices pour 21 films en compétition à Cannes cette année, par exemple), les sélectionneurs du rendez-vous basque, qui s’est achevé dimanche, « n’ont même pas eu à se poser la question de la parité ».
Samedi soir à Biarritz, « l’Abrazo du meilleur film » - le grand prix du festival - est ainsi revenu à Los Reyes del Mundo de la Colombienne Laura Mora, déjà auréolée de la « concha de oro » (coquille d’or) en septembre à San Sebastian.
Est sélectionné lui aussi, après avoir été salué de trois prix au festival de Locarno en août, Tengo sueños electricos de la Costaricienne Valentina Maurel, son premier long-métrage. Tourné dans le quartier de la capitale San José où elle a grandi, il raconte la vie d’une adolescente de la classe moyenne.
À 34 ans, la réalisatrice appartient à la nouvelle garde du cinéma de ce pays d’Amérique centrale, au sein de laquelle « les femmes sont plus nombreuses que les hommes ». « Dans le cinéma centraméricain, on aborde parfois des thématiques très urgentes, d’ordre social ou politique, mais je voulais m’autoriser à aller davantage vers l’intime, à avoir une certaine subjectivité », confie la réalisatrice qui partage son temps entre le Costa Rica et la Belgique.
« Les réalisatrices apportent un nouveau point de vue, avec des thématiques et des personnages différents », appuie le délégué général. La sélection biarrote offrait aussi bien du film de genre fantastique avec Huesera, de la Mexicaine Michelle Garza Cervera, qu’un film « clairement féministe » comme celui de sa compatriote Alejandra Márquez Abella, El Norte sobre el vacio, inspiré de faits réels et qui dépeint « un univers machiste », détaille Jean-Christophe Berjon. Ce nouveau visage du cinéma latino-américain, Valentina Maurel l’explique notamment par la « révolution féministe » qui a permis de sortir des « schémas narratifs conventionnels » et d’avoir des personnages féminins. « C’est en cours de transition, mais l’étape suivante c’est de pouvoir se dire, quand on est une femme cinéaste, qu’on fait des films et pas des films de femmes ».
Parmi ses inspirations, elle cite l’Argentine Lucrecia Martel, la Chilienne Dominga Sotomayor ou sa compatriote Paz Fábrega, qui lui ont donné le « sentiment qu’il était possible de faire des films en étant une femme en Amérique latine » et « d’oser être une cinéaste plus libre », avec leur cinéma « exigeant » mêlant « ambiguïté, intime et personnages ».
La Costaricienne a monté sa propre société de production pour produire son long-métrage, en association avec des productions belge et française. Dans un pays où l’industrie du cinéma est inexistante, « l’entraide et la solidarité » comptent beaucoup : « les femmes ont le courage de se lancer dans ce métier qui, au Costa Rica, n’a pas de soutien », insiste Valentina Maurel.
Huesera est aussi le premier long-métrage de sa réalisatrice, mais également de sa scénariste et de sa productrice, relève le délégué général, qui y voit « une façon de faire front ». Fin octobre, le festival de Morelia, au Mexique, présentera une sélection de longs-métrages de fiction « dont 80 % sont réalisés par des femmes », insiste Jean-Christophe Berjon.
« On se trouve au moment où les femmes arrivent en masse » dans le cinéma latino-américain, en particulier au Mexique, au Chili et en Argentine, souligne Jean-Christophe Berjon. Alors que les grands festivals sont souvent pointés du doigt pour leur faible représentation féminine (seulement cinq réalisatrices pour 21 films en compétition à Cannes cette année, par exemple), les sélectionneurs du rendez-vous basque, qui s’est achevé dimanche, « n’ont même pas eu à se poser la question de la parité ».
Samedi soir à Biarritz, « l’Abrazo du meilleur film » - le grand prix du festival - est ainsi revenu à Los Reyes del Mundo de la Colombienne Laura Mora, déjà auréolée de la « concha de oro » (coquille d’or) en septembre à San Sebastian.
Est sélectionné lui aussi, après avoir été salué de trois prix au festival de Locarno en août, Tengo sueños electricos de la Costaricienne Valentina Maurel, son premier long-métrage. Tourné dans le quartier de la capitale San José où elle a grandi, il raconte la vie d’une adolescente de la classe moyenne.
À 34 ans, la réalisatrice appartient à la nouvelle garde du cinéma de ce pays d’Amérique centrale, au sein de laquelle « les femmes sont plus nombreuses que les hommes ». « Dans le cinéma centraméricain, on aborde parfois des thématiques très urgentes, d’ordre social ou politique, mais je voulais m’autoriser à aller davantage vers l’intime, à avoir une certaine subjectivité », confie la réalisatrice qui partage son temps entre le Costa Rica et la Belgique.
« Les réalisatrices apportent un nouveau point de vue, avec des thématiques et des personnages différents », appuie le délégué général. La sélection biarrote offrait aussi bien du film de genre fantastique avec Huesera, de la Mexicaine Michelle Garza Cervera, qu’un film « clairement féministe » comme celui de sa compatriote Alejandra Márquez Abella, El Norte sobre el vacio, inspiré de faits réels et qui dépeint « un univers machiste », détaille Jean-Christophe Berjon. Ce nouveau visage du cinéma latino-américain, Valentina Maurel l’explique notamment par la « révolution féministe » qui a permis de sortir des « schémas narratifs conventionnels » et d’avoir des personnages féminins. « C’est en cours de transition, mais l’étape suivante c’est de pouvoir se dire, quand on est une femme cinéaste, qu’on fait des films et pas des films de femmes ».
Parmi ses inspirations, elle cite l’Argentine Lucrecia Martel, la Chilienne Dominga Sotomayor ou sa compatriote Paz Fábrega, qui lui ont donné le « sentiment qu’il était possible de faire des films en étant une femme en Amérique latine » et « d’oser être une cinéaste plus libre », avec leur cinéma « exigeant » mêlant « ambiguïté, intime et personnages ».
La Costaricienne a monté sa propre société de production pour produire son long-métrage, en association avec des productions belge et française. Dans un pays où l’industrie du cinéma est inexistante, « l’entraide et la solidarité » comptent beaucoup : « les femmes ont le courage de se lancer dans ce métier qui, au Costa Rica, n’a pas de soutien », insiste Valentina Maurel.
Huesera est aussi le premier long-métrage de sa réalisatrice, mais également de sa scénariste et de sa productrice, relève le délégué général, qui y voit « une façon de faire front ». Fin octobre, le festival de Morelia, au Mexique, présentera une sélection de longs-métrages de fiction « dont 80 % sont réalisés par des femmes », insiste Jean-Christophe Berjon.
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