
Donald Trump et Vladimir Poutine se retrouvent vendredi en Alaska sur une base militaire dont l'importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide.
L’histoire de la Joint Base Elmendorf-Richardson, proche d’Anchorage, principale ville d’Alaska, commence en 1940-1941.
Elle joue d’abord un rôle crucial dans les opérations militaires américaines contre le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais c’est après 1945, quand montent les tensions entre l’Union soviétique et les États-Unis, que son activité culmine.
En 1957, quelque 200 avions de combat sont positionnés à Elmendorf et sur une autre base en Alaska. De multiples radars sont installés dans la région.
Dans les décennies qui suivent, la présence militaire en Alaska va progressivement décliner, en partie pour redéployer des moyens vers la guerre au Vietnam.
Mais la base conserve une importance stratégique majeure, surtout sur fond d’intérêt croissant pour l’Arctique.
L’immense site compte plus de 800 bâtiments, deux pistes d’atterrissage, et quelque 6.000 militaires au total y sont affectés, selon le site internet des forces aériennes du Pacifique.
Au-delà de l’intérêt logistique évident d’organiser la rencontre des présidents russe et américain sur un tel site, clos et ultra-sécurisé, le choix de cette base militaire est symbolique, selon George Beebe, ancien spécialiste de la Russie au sein de la CIA, expert au Quincy Institute for Responsible Statecraft.
«Ce que fait (Donald Trump), c’est de dire que ce n’est pas la Guerre froide. Nous ne rejouons pas tous ces sommets de la Guerre froide qui se sont tenus dans des pays neutres, en Autriche, en Suisse et en Finlande. Nous entrons dans une nouvelle ère», avance l’expert.
Reste que le président américain, involontairement ou pas, a fait référence mercredi encore à l’époque soviétique.
S’indignant de commentaires critiques dans la presse sur la tenue du sommet, il a écrit sur son réseau Truth Social: «Même si j’obtenais Moscou et Leningrad pour rien dans le cadre d’un accord avec la Russie, la presse mensongère dirait que j’ai fait une mauvaise affaire.»
Leningrad, nom donné par le pouvoir soviétique à l’ancienne capitale impériale russe, est redevenue Saint-Pétersbourg en 1991, peu avant la dissolution formelle de l’URSS.
AFP
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