
Les Kurdes de Syrie ont critiqué dimanche le processus de désignation des députés du futur Parlement transitoire, le qualifiant de non démocratique.
«Ces élections ne sont ni démocratiques ni représentatives de la volonté des Syriens», a indiqué l'administration kurde dans un communiqué, au lendemain de l'annonce du report du processus dans les zones qu'elle contrôle dans le nord et le nord-est du pays.
Après la chute de Bachar al-Assad en décembre après près de 14 ans de guerre civile, le nouveau président Ahmad al-Chareh, ancien chef rebelle islamiste, a dissous le Parlement et promulgué une déclaration constitutionnelle provisoire fixant une période de transition de cinq ans.
En juin, un décret présidentiel a institué une commission électorale chargée de superviser la formation de comités locaux appelés à désigner 140 personnes, du 15 au 20 septembre, pour siéger au Parlement (de 210 membres).
Les 70 autres députés doivent être désignés directement par le président.
Ce processus de désignation des députés a été critiqué, ses détracteurs dénonçant notamment une concentration excessive des pouvoirs entre les mains de M. Chareh.
La Commission électorale à Damas a annoncé samedi le report du processus dans la province de Soueïda, majoritairement druze, dans le sud du pays, ainsi que dans celles de Raqa et Hassaké, à majorité kurde, dans le nord et le nord-est, «jusqu’à ce que les conditions (...) soient réunies».
Le report est dû, selon elle, aux «défis sécuritaires dans ces provinces».
L'administration kurde a dénoncé «la poursuite d'une politique de marginalisation et d’exclusion dont les Syriens ont souffert» du temps de Bachar al-Assad.
La province de Soueïda a été le théâtre en juillet de violences intercommunautaires meurtrières. La situation y reste tendue et son accès difficile.
Celles de Raqa et Hassaké sont gérées par une administration autonome kurde qui réclame un système de gouvernance décentralisé, ce que rejette Damas.
Les nouvelles autorités de Damas cherchent à réunifier et reconstruire la Syrie, mise à genoux par une guerre dévastatrice déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie en 2011.
AFP
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