
L'un des principaux chefs spirituels druzes de Syrie, Hikmat al-Hijri, a réclamé lundi la création d'une région «séparée» pour cette minorité dans le sud de la Syrie, où il tente d'unifier les factions armées locales.
La province à majorité druze de Soueida avait été le théâtre d'affrontements meurtriers en juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites, qui s'étaient étendus avec l'intervention des forces gouvernementales et de tribus venues d'autres régions.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les violences ont fait environ 1.600 morts, majoritairement des civils druzes.
Israël a mené durant ces combats des frappes contre le palais présidentiel et l'état-major à Damas, affirmant vouloir protéger la minorité druze.
«Après la dernière épreuve que nous avons traversée et qui visait à nous exterminer en tant que communauté druze, nous demandons à tous (...) les États libres et peuples libres de se tenir à nos côtés (...) pour proclamer une région séparée afin de nous protéger», a déclaré le cheikh al-Hijri, lors d'un discours prononcé au siège de la présidence spirituelle.
Hikmat al-Hijri a tenu ces propos en recevant une délégation du Mouvement des hommes de la dignité, l'une des principales factions armées de la province, qui a annoncé sa disposition à combattre sous son commandement.
La semaine dernière, des dizaines de petites factions de Soueida avaient déjà annoncé leur ralliement au sein d'une nouvelle formation baptisée «Garde nationale», afin de coordonner les efforts militaires sous l'égide d'al-Hijri.
Ce dernier, l'un des trois principaux dignitaires religieux druzes de Syrie, est le plus radical dans son opposition aux autorités de transition à Damas.
Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 20 juillet, la situation reste tendue dans la province de Soueida.
Les habitants accusent le gouvernement d'imposer un siège à la province, ce que Damas dément, affirmant que plusieurs convois d'aide ont pu entrer.
Le 16 août, des centaines de personnes avaient manifesté dans la ville de Soueida, tenue par les factions druzes, réclamant l'«autodétermination» et brandissant des drapeaux druzes et israéliens.
Les autorités islamistes rejettent catégoriquement toute revendication séparatiste ou fédéraliste.
AFP
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