Sécheresse et électricité: Saddi détaille les actions pour préserver l’eau et l’énergie
Liban: sécheresse record et impact sur l’électricité ©Al-Markazia

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Joe Saddi, a tenu mardi une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté, chiffres à l’appui, la situation de l’eau et la grave pénurie que connaît le pays cette année, en raison d’une baisse des précipitations de 51% par rapport à la moyenne annuelle.

Il a souligné que, dans d’autres pays, de telles circonstances sont normalement anticipées plusieurs années à l’avance grâce à la réhabilitation des infrastructures, à la constitution de réserves d’eau et à l’élaboration de plans d’urgence préventifs. Il a toutefois déploré qu’aucune démarche de ce type n’ait été entreprise au Liban pour se préparer à affronter une telle crise.

Le ministre a détaillé les mesures mises en place actuellement par les Offices des eaux et par l’Office national du Litani, dans le cadre des plans d’urgence élaborés à sa demande lors de la réunion qu’il avait présidée le 15 avril dernier. Il a également évoqué les mesures immédiates prises par le ministère pour faire face à la crise actuelle, ainsi que les projets à moyen et long terme engagés afin d’atténuer l’impact de crises similaires à l’avenir.

Le ministre a expliqué, chiffres à l’appui, que «les précipitations annuelles varient généralement entre 700 et 1.000 millimètres, concentrées pour l’essentiel entre décembre et avril. Or, cette année, elles ont reculé de 51% par rapport à la moyenne. De plus, le nombre de jours de pluie est passé de 75 à 45. Les pluies, tombées avec intensité, n’ont pas pu être absorbées par le sol», a-t-il dit.

Dans le même contexte, il a énuméré les mesures prises par son ministère pour réduire l’impact de la sécheresse. Saddi a souligné avoir lancé une campagne de sensibilisation médiatique pour rationaliser l’utilisation de l’eau et, en coopération avec l’UNICEF, a établi une cartographie des zones les plus exposées à la sécheresse.

Une note recensant les besoins urgents – dont l’équipement de puits supplémentaires alimentés à l’énergie solaire – a été présentée le 6 août 2025 aux bailleurs de fonds afin d’obtenir un appui financier rapide.

Par ailleurs, un appel a été lancé aux propriétaires de stations-service dans le but de réduire la consommation d’eau dans les stations de lavage.

Sécheresse et électricité: le Liban face à la double crise

M. Saddi, a souligné que la raréfaction de l’eau affecte directement l’électricité, les centrales hydroélectriques ayant perdu des heures d’alimentation en raison du faible niveau des retenues.

Il a par ailleurs réaffirmé son engagement à résoudre le dossier des barrages en suspens, notamment ceux de Mseilha, Janné, Bekaata et Balaa, dont les travaux, très contestés en raison de leur incapacité à retenir l’eau du fait de la nature du sol (l’exemple le plus frappant étant celui de Mseilha) ont été entamés, mais jamais achevés. «Durant le court mandat de ce gouvernement, je m’efforcerai au moins de régler le sort de ces quatre barrages, sur la base d’une évaluation scientifique et technique réalisée par un comité d’experts internationaux n’ayant jamais travaillé sur des barrages au Liban», a-t-il précisé.

Une nouvelle réglementation pour la gestion des puits est également en préparation, en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et l’Agence française de développement (AFD). À court terme, la priorité est donnée à l’entretien des puits autorisés.

Le 17 juillet 2025, le ministre a adressé au ministère des Finances – Direction générale des affaires foncières – un courrier accompagné d’une liste détaillée de 2.503 puits illégaux sur l’ensemble du territoire libanais, avec le relevé des procès-verbaux, afin d’apposer des mentions sur les registres fonciers correspondants. Une lettre a parallèlement été envoyée au ministère de l’Intérieur et des Municipalités pour demander la cessation immédiate de l’usage des puits illégaux.

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