À la Mostra, Ildikó Enyedi dévoile «Silent Friend», un rôle écrit sur mesure pour Tony Leung
La réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi assiste à l'appel photo du film "Silent Friend" présenté en compétition lors de la 82e Mostra Internationale de Venise, au Lido de Venise, le 5 septembre 2025. ©Tiziana FABI / AFP

À la Mostra de Venise, Silent Friend, le dernier film de la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi, a été présenté en compétition. Un film qu'elle a écrit spécifiquement pour Tony Leung, qu’elle n’a pas eu besoin de convaincre pour incarner le rôle du neuroscientifique solitaire en pleine pandémie. Bien que l’acteur hongkongais de 63 ans, star de In the Mood for Love et collaborateur de Wong Kar-wai, n’ait pas pu assister à l'événement, sa présence, discrète mais puissante, donne au film une profondeur émouvante. Enyedi explore ainsi les liens invisibles entre l'homme et la nature.

La légende du cinéma hongkongais Tony Leung, connu dans le monde entier grâce à In the Mood for Love (2000), tient son premier rôle dans un film européen, Silent friend, présenté vendredi à Venise et dernier des 21 films en compétition.

«J'ai écrit ce rôle pour lui et rien que lui», a confié la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi à l'AFP. «Et le plus beau est que je n'ai pas eu à le convaincre».

L'acteur de 63 ans, connu pour ses collaborations avec Wong Kar-wai, n'a pas pu faire le déplacement au Lido.

Dans ce film profondément original, il joue un neuroscientifique confiné, en plein Covid, dans une université allemande. Un personnage solitaire et silencieux qui tourne ses recherches vers un ginkgo biloba centenaire.

Cet arbre est l'«ami silencieux» du film, qui se déroule à trois époques différentes (1908, 1972, 2020), avec trois personnages qui tentent chacun à leur manière de se connecter à la nature.

Outre le personnage joué par Tony Leung, le film suit un jeune homme se prenant de passion pour un géranium et la toute première étudiante de l'université qui découvre à travers la photographie les plantes sous un nouveau jour.

La Française Léa Seydoux joue un petit rôle, où elle échange en Visio avec le neuroscientifique et lui donne des conseils pour ses recherches.

Film philosophique et organique, alternant scènes en couleur et noir et blanc, Silent friend explore le mystère des plantes et leur intelligence.

«Si vous n'avez pas d'attentes, si vous ne pensez pas que vous allez entendre un arbre vous raconter ce qu'il ressent, laissez-vous simplement porter par le film», dit la réalisatrice à l'AFP.

«Tout a commencé quand j'étais adolescente, avec les premières expériences sur la communication végétale. D'abord avec les détecteurs de mensonges, qui étaient les premiers capteurs. Et j'ai gardé cette curiosité», développe celle qui a reçu l'Ours d'or à Berlin en 2017 pour Corps et âme

Si elle n'avait pas tourné sa caméra vers le jardin botanique de Marbourg, en Allemagne, le film aurait pu être «sur un brin d'herbe», confie-t-elle. «Mais pour le rapprocher de nos sens, de notre perspective humaine», l'arbre était une meilleure option.

Avec AFP

 

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