
Chloé Zhao revient au cinéma intimiste avec Hamnet, un drame émouvant inspiré du roman de Maggie O'Farrell. Présenté en avant-première à Toronto, le film s'impose déjà comme un sérieux prétendant aux Oscars.
Lorsque la réalisatrice Chloé Zhao a étudié Shakespeare pour la première fois dans son internat britannique, la jeune élève chinoise ne parlait même pas anglais.
Aujourd'hui, le célèbre auteur britannique est au centre de son dernier film, Hamnet, une adaptation du roman du même nom de Maggie O'Farrell publié en 2020.
Ce drame historique, qui explore de manière fictive le deuil d'Agnes et William Shakespeare après la mort de leur fils Hamnet, figure parmi les favoris pour les Oscars.
Présenté en avant-première dimanche au Festival international du film de Toronto, le nouveau film de Chloé Zhao fait découvrir aux spectateurs une partie inconnue de la vie de William Shakespeare, qui aurait eu un fils appelé Hamnet.
Un nom qui, selon les chercheurs, aurait été impossible à distinguer de Hamlet dans l'Angleterre élisabéthaine.
«Le roman de Maggie est comme un poème», raconte Chloé Zhao à l'AFP. «Les voir tomber amoureux et se rapprocher, puis être séparés... c'est une guerre civile intérieure à laquelle nous sommes tous confrontés à mesure que nous grandissons et mûrissons».
L'adaptation de Chloé Zhao choisit une approche plus chronologique que le roman et multiplie les descriptions poignantes du deuil. À Toronto, de nombreux spectateurs ont été émus aux larmes.
La réalisatrice de 43 ans a rapidement connu le succès grâce à des films indépendants comme The Rider puis Nomadland en 2020, un drame semi-fictif sur les nomades de l'Ouest américain qui a remporté trois Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Après un détour malheureux vers le blockbuster et le flop d'Eternals, Hamnet marque un retour décisif vers un cinéma plus intime et plus intellectuel pour Chloé Zhao.
Cette dernière a confié au public de Toronto qu'elle avait passé sa trentaine à réaliser des œuvres «très larges et spacieuses». «Désormais, alors que je traverse une crise de la quarantaine, j'ai réalisé que je me fuyais, un peu comme Will dans le film», confie-t-elle.
Avec AFP
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