
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a averti mercredi l’Union européenne de ne pas prendre de mesures contre Israël, après que l’exécutif européen a proposé de restreindre les échanges commerciaux et de sanctionner des ministres en raison de la guerre à Gaza.
«Les recommandations du collège des commissaires dirigé par la présidente Ursula von der Leyen sont moralement et politiquement biaisées», a écrit Saar sur X, ajoutant : «Des actions contre Israël nuiront aux intérêts mêmes de l’Europe».
«Toute mesure contre Israël recevra une réponse appropriée, et nous espérons ne pas avoir à les utiliser», a-t-il ajouté.
La Commission européenne a proposé de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahou.
«Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza», a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.
Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.
La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.
L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 États membres. Ces sanctions, pour être adoptées, requièrent l'unanimité des pays de l'UE.
«Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser», a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 États membres dès mercredi.
Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.
Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.
Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.
Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agroalimentaire.
Avec AFP
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