
Les négociations entre la Syrie et Israël progressent et vont aboutir à « plusieurs accords » de sécurité d’ici la fin de l’année selon Damas, dont le chef de la diplomatie effectue jeudi une visite qualifiée d’« historique » à Washington.
Depuis la prise du pouvoir à Damas par une coalition islamiste en décembre, la Syrie et Israël, deux pays voisins techniquement en état de guerre depuis des décennies, ont amorcé un dialogue.
« Il y a des progrès dans les négociations avec Israël. Il y aura plusieurs accords avant la fin de l’année, en premier lieu des accords militaires et de sécurité », a indiqué à l’AFP une source au ministère des Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat.
Le président syrien Ahmad el-Chareh a affirmé la semaine dernière que les négociations avaient pour but de parvenir à un accord de sécurité.
Les deux pays veulent d’abord parvenir à « un accord qui mettrait un terme aux actions militaires en Syrie », a précisé la source des Affaires étrangères.
Depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, Israël a mené des centaines de frappes contre des positions militaires en Syrie.
L’armée israélienne a également pénétré dans la zone tampon démilitarisée du Golan, à la lisière de la partie du plateau syrien occupée par Israël depuis 1967. Elle effectue régulièrement des incursions et occupe des positions dans le sud de la Syrie.
Chareh à l’ONU
Un responsable militaire à Damas a indiqué mardi à l’AFP que l’armée syrienne avait retiré toutes ses armes lourdes du sud du pays, alors qu’Israël réclame l’établissement d’une zone démilitarisée près de sa frontière.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Chareh, plusieurs réunions se sont déjà tenues entre responsables syriens et israéliens.
Une réunion destinée à évoquer les questions de sécurité est prévue vendredi à Bakou, en Azerbaïdjan, selon un diplomate qui a requis l’anonymat.
Les négociations entre la Syrie et Israël sont vivement encouragées par Washington, où est arrivé jeudi le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani.
« Cette visite, la première d’un chef de la diplomatie syrienne depuis 25 ans, est historique », a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’elle doit ouvrir « une nouvelle page dans les relations » entre les deux pays.
M. Chaibani doit évoquer à Washington « les pourparlers avec Israël et la levée des sanctions américaines », selon la source au ministère des Affaires étrangères.
Depuis la rencontre en mai à Ryad entre le président américain Donald Trump et le président syrien par intérim, Washington a levé la plupart de ses sanctions contre la Syrie.
Selon le site d’information Axios, M. Chaibani a rencontré mercredi à Londres le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer. Les deux hommes s’étaient déjà réunis en août à Paris sous l’égide de l’émissaire américain pour la Syrie Tom Barrak.
La visite de M. Chaibani précède celle du président Chareh à New York, où il doit participer la semaine prochaine à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, durant laquelle il doit prononcer un discours.
Il sera le premier président syrien à s’exprimer aux Nations unies depuis Noureddine al-Atassi en 1967.
Sa visite traduira la détermination de Damas à « rebâtir ses relations internationales sur de nouvelles bases », selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
En raison de son passé d’ancien jihadiste recherché, M. Chareh reste soumis à des sanctions de l’ONU et à une interdiction de voyager, et doit demander une dérogation pour tout déplacement à l’étranger.
AFP
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