Iran: l’AIEA juge les négociations nucléaires difficiles mais possibles
Le chef nucléaire de l’ONU, Rafael Grossi, s’exprime lors d’une conférence de presse conjointe avec le responsable de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran à Téhéran, le 14 novembre 2024. ©Atta Kenare / AFP

Les discussions avec l'Iran sur son programme nucléaire sont à «un moment charnière assez difficile», a reconnu lundi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Il a estimé qu'une solution diplomatique était encore possible.

«À l'évidence, c'est un moment charnière assez difficile», a déclaré Rafael Grossi lors d'un entretien avec l'AFP, alors que Téhéran a menacé samedi de suspendre sa coopération avec l'agence onusienne si les sanctions européennes étaient réimposées.

«Ce qui est important, c'est que les communications se poursuivent», a-t-il néanmoins estimé, précisant qu'il prévoyait de rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lundi.

D'autres réunions se tiendront «peut-être au cours de la semaine», a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert au rétablissement des sanctions internationales contre l'Iran, qui doit intervenir dimanche, faute d'un accord pour encadrer le programme nucléaire de la République islamique.

Le trio E3, composé de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, a accusé l'Iran de ne pas remplir les conditions qui auraient permis de prolonger la levée des sanctions qui avait été actée dans un accord signé en 2015.

De son côté, l'Iran a dénoncé des pressions politiques.

Rafael Grossi a souligné qu'il n'était «ni optimiste ni pessimiste» mais il a observé que les canaux de communication n'étaient pas rompus.

«J'espère vraiment, et je pense que ce n'est pas à exclure, que nous pouvons encore trouver un accord», a-t-il dit.

Le chef de l'AIEA a par ailleurs souligné la nécessité «de naviguer avec prudence» et de se tenir à l'écart des considérations politiques afin de maintenir une forme de coopération avec les autorités iraniennes et d'éviter ainsi un scénario encore plus compliqué qui serait une sortie de l'Iran du traité de non-prolifération nucléaire.

«Bien sûr, certains diront qu'ils traînent les pieds, mais je ne me situe pas dans cette sphère. Ça, c'est la sphère de l'interprétation politique», a-t-il dit.

«Nous devons naviguer dans cette situation avec prudence, car ce qui est important, c'est de maintenir l'Iran dans le cadre du traité» et de poursuivre le travail de coopération, a-t-il ajouté.

AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire