
Au lendemain de la disparition de Claudia Cardinale, décédée mardi à l’âge de 87 ans, les hommages affluent de toutes parts. De Rome à Paris, en passant par Nemours où elle vivait, personnalités du cinéma, institutions culturelles et anonymes saluent la mémoire d’une actrice libre et rayonnante, qui a marqué de son empreinte l’histoire du 7ᵉ art. «Elle était peut-être la plus belle étoile de la période la plus belle et la plus riche de notre cinéma», ont notamment écrit les responsables des studios romains Cinecittà.
À Rome, Paris ou dans la petite ville française de Nemours où elle vivait, les hommages se multiplient mercredi après la mort de Claudia Cardinale, «grande dame» du cinéma, disparue après avoir tourné avec les plus grands réalisateurs du XXe siècle.
Les éloges sont d'abord venus du monde du cinéma dont Claudia Cardinale, décédée mardi à l'âge de 87 ans, fut une icône mondiale, tournant près de 150 films avec Luchino Visconti, Federico Fellini, Richard Brooks ou Sergio Leone.
«Elle était peut-être la plus belle étoile de la période la plus belle et la plus riche de notre cinéma», ont écrit les responsables des légendaires studios romains Cinecittà, Antonio Saccone et Manuela Cacciamani, où plusieurs de ses films ont été tournés.
Sur Instagram, la Biennale de Venise, qui chapeaute la célèbre Mostra, a, elle, salué la mémoire d'une actrice «unique et inoubliable» qui a «illuminé le cinéma d'auteur italien et international».
Inoubliable dans Le Guépard, Il était une fois dans l'ouest ou encore Huit et demi, Claudia Cardinale a incarné le renouveau italien des années 60, brillé à Hollywood ou en France et même en Allemagne avec Werner Herzog.
Par la voix de son délégué général Thierry Frémaux, le Festival de Cannes a rendu hommage à une «Italienne aventurière, libre et ardente» qui «a emporté nos cœurs de film en film (...) toujours avec le rayonnement de la joie et de l'audace».
Les chefs d'État italien et français ont joint leurs voix aux hommages à cette comédienne née à La Goulette, en Tunisie, le 15 avril 1938, d'une mère française et d'un père sicilien.
«Elle a bercé ma vie»
Le président italien Sergio Mattarella a évoqué «une artiste extraordinaire, une héroïne inoubliable du cinéma italien et international»", tandis que son homologue français Emmanuel Macron brossait le portrait d'une artiste éprise de «liberté».
«Claudia Cardinale incarnait (...) un regard, un talent qui ajouta tant aux œuvres des plus grands, de Rome à Hollywood, et Paris, qu'elle choisit comme patrie», a-t-il écrit sur X.
À 17 ans, Claudia Cardinale avait remporté un concours de beauté auquel elle ne s'était pas présentée et qui a fait basculer sa vie. Invitée à la Mostra de Venise, elle avait électrisé le monde du cinéma avant de tourner, à 22 ans, dans Rocco et ses frères (1960) de Luchino Visconti.
Le réalisateur italien lui donnera quelques années plus tard l'un de ses plus grands rôles dans Le Guépard, aux côtés d'Alain Delon et Burt Lancaster, en 1963.
Star mondiale, la comédienne vivait toutefois de «manière simple, humble, à son image», a indiqué à l'AFP sa fille Claudia Squitieri qui habitait avec elle à Nemours, en région parisienne, dans un lieu éclectique abritant sa maison et la Fondazione Claudia Cardinale, lieu d'accueil et de promotion des jeunes artistes.
«Je suis très heureuse d'avoir pu partager ces dernières années avec elle, dans la fête et dans la vie très bouillonnante de ce lieu», a confié Claudia Squitieri. «Je pense qu'elle a été heureuse ici».
Sur le portail vert de sa maison, quelques anonymes sont venus déposer des fleurs mercredi, comme Patricia, très émue de rendre hommage à une «grande dame». «Elle a bercé toute ma vie», dit à l'AFP la sexagénaire.
«Je lui parlais souvent d'Il était une fois dans l'Ouest», se remémore un autre voisin, Frédéric Renard. «Et à chaque fois, elle me disait: "Mais vous savez, j'ai fait d'autres films", et lui racontait les «coulisses» du tournage.
«Les gens ont toujours eu beaucoup d'amour envers elle», résume sa fille, «à plein de phases de sa vie».
Par Jérémy TORDJMAN avec Antoine BOYER à Nemours / AFP
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