
Les forces navales israéliennes ont intercepté mercredi "plusieurs navires" de la flottille qui s'approchait de la bande de Gaza, notamment celui où se trouvait l'activiste suédoise Greta Thunberg, après qu'Israël a sommé les dizaines de bateaux de changer de cap.
Israël a déjà stoppé "plusieurs navires" de la flottille pour Gaza sans dommages, a confirmé mercredi soir le ministère des Affaires étrangères israélien.
"Plusieurs navires de la flottille (...) ont déjà été arrêtés en toute sécurité et leurs passagers sont en cours de transfert vers un port israélien", écrit le ministère sur X.
"Greta et ses amis sont sains et saufs", ajoute le message assorti d'une courte vidéo montrant Greta Thunberg en train de récupérer des effets personnels dont un chapeau à tête de grenouille, alors qu'elle est entourée par des hommes armés.
"Outre les bateaux dont l'interception est confirmée, la retransmission en direct et les communications avec plusieurs autres bateaux ont été perdues", ont dénoncé de leur côté les organisateurs de la flottille Global Sumud.
La Global Sumud a dit travailler "sans relâche pour retrouver tous les participants et membres d'équipage".
Il s'agit "d'une attaque illégale contre des humanitaires non armés", a dit l'organisation, appelant "les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord".
L'interception par les forces israéliennes est un "crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils", a réagi mercredi soir le Hamas après le début de l'arraisonnement des navires de ce convoi.
La Colombie va expulser la délégation diplomatique israélienne après cette interception de la Flotille pour Gaza, a annoncé son président, Gustavo Petro. Le ministère turc des Affaires étrangères a lui accusé mercredi Israël de commettre "un acte de terrorisme".
En France, le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot a appelé les autorités israéliennes "à assurer la sécurité des participants".
En Italie, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Rome et Naples mercredi soir pour protester contre l'interception, relayant l'appel des principaux syndicats italiens à une grève générale pour la journée de vendredi.
L'eurodéputée franco-Rima Hassan a de son côté accusé Israël d'avoir arrêté "illégalement" et "arbitrairement" des "centaines" de personnes.
La députée européenne avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram après avoir assisté à l'arraisonnement d'une embarcation se trouvant à proximité, avant de jeter son téléphone à l'eau au moment de l'abordage du navire où elle se trouvait,
Lancée à partir de l'Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire", compte environ 45 bateaux avec des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.
La flottille faisait route en mer Méditerranée au large de l'Egypte et s'approchait des côtes de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive dévastatrice en représailles à une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Les militants participant à cette opération ont raconté avoir été "encerclés par des navires de guerre israéliens" à son approche de la bande de Gaza, quand la flottille se trouvait au coeur "de la zone à haut risque" où la marine israélienne avait déjà intercepté deux voiliers d'aide humanitaire en juin et juillet derniers.
Le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela, la militante suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestiniennne Rima Hassan et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau participent à cette action destinée "à briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".
Les organisateurs avaient affirmé qu'ils poursuivraient leur route vers Gaza, après avoir accusé Israël de "tactiques d'intimidation".
L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.
La veille, la flottille avait dénoncé une décision de l'Italie de stopper, à la limite de la zone "critique" des 150 milles nautiques, la frégate chargée de les accompagner, afin "de dissuader et miner une mission humanitaire pacifique".
Avec AFP
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