Syrie: fusillade contre des chrétiens à Wadi al-Nassara, colère dans la rue
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Un grave incident de sécurité a secoué, mercredi soir, le village de Anaz, situé dans la région majoritairement chrétienne de Wadi al-Nassara à l’ouest de Homs: au moins deux personnes ont été tuées dans une fusillade qui a visé un groupe de jeunes hommes rassemblés devant le bureau du mokhtar (agent administratif de village).

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), deux jeunes hommes chrétiens ont été tués et un autre a été grièvement blessé par des hommes armés et masqués circulant à moto. L’OSDH évoque une trentaine de balles tirées directement sur les victimes. Les assaillants auraient ensuite pris la fuite en direction du village voisin de Hosn.

Le chef de la sécurité intérieure du gouvernorat de Homs, Mourhaf Naassan, a fait état, pour sa part, de trois morts, et de plusieurs blessés. Les victimes sont Wissam Mansour, Chafic Mansour et Pierre Hreikis. Ce dernier aurait alors succombé à ses blessures à l’hôpital.

Colère populaire et appel à la grève

La fusillade a provoqué une vague de colère sans précédent dans la région. Des habitants ont bloqué les routes principales de Wadi al-Nassara et ont brûlé des pneus en signe de protestation. Un appel à une grève générale a été lancé, à la fois en signe de solidarité avec les familles endeuillées et pour faire pression sur les autorités afin qu’elles prennent en main, de manière plus ferme, la sécurité dans la région.

Réactions officielles et locales

Le général Mourhaf Naassan a fermement condamné ce qu’il a qualifié de «crime odieux», affirmant rejeter «absolument toutes les formes de violence qui menacent la sécurité et la stabilité de notre société». Il a fait savoir que les autorités ont commencé à sécuriser la zone, et annoncé l’ouverture d’une enquête pour identifier les coupables et les traduire en justice. Il a exhorté la population à rester calme et à «ne pas céder aux rumeurs ou aux provocations». 

Pour le général Naassan, l’objectif de cet acte serait de «semer la terreur dans la région et de perturber les élections législatives».

Même son de cloche du côté des habitants de la ville voisine de Hosn. Dans un communiqué, ils ont condamné l’attaque. Ils ont également évoqué un parallèle troublant avec l’assassinat de Haïdar Chahine, candidat au Conseil du peuple, tué à Tartous, suggérant l’existence d’une volonté de saboter les élections (législatives) et de troubler la paix civile.

Haïdar Chahine, candidat (de la minorité alaouite) aux élections législatives, a été abattu à son domicile mardi soir, à quelques jours du scrutin, a confirmé, mercredi, le ministère syrien de l'Intérieur. Les élections sont prévues pour dimanche 5 octobre.

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