Enseignant: un métier qui marque des vies
©Ici Beyrouth

Vous vous souvenez sûrement d’un enseignant qui a marqué votre parcours. Une pensée spéciale pour ceux qui ont éclairé notre chemin, en ce dimanche 5 octobre marquant la Journée mondiale des enseignants.

Qui parmi nous ne garde pas le souvenir d’un enseignant qui a marqué son parcours, qu’il soit scolaire ou universitaire? Saviez-vous que ce nom est dérivé du verbe latin insignire, signifiant «indiquer» ou «mettre une marque»?

En ce dimanche 5 octobre, nous fêtons la Journée mondiale des enseignants, fixée par l’Unesco. Revenons sur ce mot lié à une fonction essentielle, celle de transmettre, qui est mise à rude épreuve à l’ère des transformations numériques en éducation.

Aux origines d’un mot: un guide

Apparu au XIᵉ siècle sous la forme enseignier, le verbe enseigner vient du latin populaire insignare, dérivé du classique insignire, qui signifiait «signaler», «mettre une marque», et par extension «instruire».

Au Moyen Âge, enseigner, c’était littéralement «montrer la voie», qu’il s’agisse d’indiquer un chemin ou d’inculquer un savoir. Progressivement, le terme a désigné le fait de transmettre une discipline, une science ou un art.

Aujourd’hui encore, l’enseignant demeure celui qui guide et forme, même si les outils et les méthodes se sont profondément transformés.


 

La Journée mondiale des enseignants

Instituée en 1994 par l’Unesco en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT), l’Unicef et l’Internationale de l’Éducation, la Journée mondiale des enseignants commémore la signature de la Recommandation de 1966 sur la condition du personnel enseignant. Ce texte fondateur fixe des normes internationales en matière de droits, de responsabilités et de conditions de travail. Chaque 5 octobre, cette journée rend hommage aux éducateurs du monde entier.

En 2025, une conférence panafricaine s’est tenue le 3 octobre à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous le thème «Redéfinir l’enseignement comme une profession de collaboration». Son objectif est de mettre en évidence le potentiel transformateur de la collaboration pour les enseignants, les établissements scolaires et les systèmes éducatifs. Dans cette optique, l’entraide, le partage d’expertise et la coresponsabilité sont indispensables pour renforcer la qualité de l’enseignement, améliorer l’apprentissage et favoriser l’épanouissement professionnel des enseignants.

Une pénurie mondiale inquiétante

Le monde aura besoin de 44 millions d’enseignants supplémentaires d’ici 2030 pour atteindre l’objectif d’une éducation primaire et secondaire universelle, selon le dernier Rapport mondial sur les enseignants publié par l’Unesco en 2024.

L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée, mais l’Europe et l’Amérique du Nord peinent, elles aussi, à recruter et à retenir leurs enseignants.

La crise sanitaire du Covid-19 a rappelé combien ces professionnels sont indispensables à l’adaptation des systèmes éducatifs. Pourtant, salaires insuffisants, conditions de travail précaires et manque de reconnaissance continuent de fragiliser la profession.

Enseigner à l’ère de l’IA

Jamais le rôle de l’enseignant n’a été autant questionné qu’à l’ère numérique. L’intelligence artificielle, capable de générer cours et exercices, bouleverse le statut du pédagogue. Loin de rendre les professeurs obsolètes, cette révolution accentue leur rôle irremplaçable: accompagner, contextualiser, éveiller l’esprit critique.

L’enseignant devient moins un transmetteur de savoirs qu’un médiateur de sens dans un océan de données.

Ces enseignants passionnés continueront de «marquer» les générations, même dans un cadre professionnel mouvant. L’urgence mondiale demeure néanmoins de redonner à la profession l’attractivité et la stabilité dont dépend l’avenir de l’éducation.

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